Le monde de la culture peut contribuer à apaiser les tensions à travers des moyens de communication s’appuyant, notamment, sur le « synanguya », c’est-à-dire le cousinage à plaisanterie, l’une des valeurs constituant le fondement de la société malienne
Consciente que la solution à la situation déplorable que vit le Mali peut venir de la culture, le ministre de tutelle, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, a organisé une rencontre avec l’ensemble des acteurs dudit secteur. C’était dans l’après-midi du jeudi dernier dans la salle des banquets du Centre international des conférences de Bamako (CICB). Aux côtés de Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, on notait la présence du ministre de l’Artisanat et de Tourisme, le président du Conseil économique, social et culturel, Dr Boulkassoum Haidara et le médiateur de la République, Pr Baba Hakib Haidara. La cérémonie a été rehaussée par la présence des Anciens premiers et ministres de la République et des personnalités, tous bords confondus.
Après les mots introductifs des maitres de la parole, le RECOTRADE, Mme le ministre N’Diaye Ramatoulaye Diallo a intervenu pour remercier et situer la présente rencontre dans son contexte. Pour elle, la culture est et restera un vecteur de paix et de cohésion sociale. C’est pourquoi, à travers cette rencontre avec ces braves femmes et hommes porteurs des messages, doivent pouvoir mener une résistance culturelle pour restaurer la paix, là où besoin en est.
Au regard de notre appartenance commune qu’est le Mali, l’actuelle patronne de la culture pense qu’il était temps de faire appel à une synergie d’actions. Ce qui revient à dire que le monde de la culture dans sa diversité, peut contribuer à apaiser les tensions. Cela, à travers des moyens de communication qui peuvent s’appuyer sur le « synanguya », c’est-à-dire le cousinage à plaisanterie, l’une des valeurs constituant le fondement de la société malienne. Pour Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, le moment est venu de s’appuyer sur les ressorts culturels pour faire revivre la paix et la cohésion sociale au Centre et au Nord du pays. Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo a rassuré les participants de la création d’un comité pour peaufiner un document se rapportant sur les pistes de solution.
A la suite de Mme le ministre, l’assistance a eu droit aux différentes interventions des représentants des associations, fédérations et tout autres regroupements représentés pour la circonstance. Il s’est agi de celles du coordinateur des chefs de quartier du Mali, des familles fondatrices de Bamako, des confessions religieuses, de l’AGEMPM, de la FEDAMA, de l’UAPREM, de l’Union des écrivains du Mali, de l’Union des cinéastes du Mali, de l’Association Mali valeurs, de l’Association « Maliens tout court », de l’Association des historiens du Mali, de l’Association des donzos du Mali etc.
Chacun en ce qui le concerne, a tenté de décrire la situation déplorable que traverse le Mali, en ces moments. Pour ce faire, certains ont fait un rappel historique, tout en demandant de revisiter l’histoire de la « Charte de Kurukanfuga ». Celle-ci a été adoptée en 1236 à la suite d’une Assemblée générale (AG) qui a réuni toutes les couches de l’empire du Mandé. Ainsi, les fondements de l’empire du Mali furent définis.
S’agissant des propositions pour permettre de résoudre le mal malien, certains ont exprimé le vœu d’organiser dans les jours à venir un forum interne à leur niveau pour faire un diagnostic sans complaisante de la situation. Des propositions seront formulées à l’issue de ces rencontres. D’autres ont proposé des solutions à l’immédiat. Selon ceux-ci, il faut créer des espaces d’expression, permettant aux griots d’aller faire la médiation dans les zones en conflit. De même, ils ont pensé qu’il est intéressant de mettre aux alentours des différents villages concernés par ces massacres, un dispositif militaire de 15 à 20 personnes.
Le médiateur de la République, dans ces mots de clôture de la rencontre, a demandé de s’appuyer sur la culture pour asseoir la paix. Pr Baba Hakib Haidara a ensuite souhaité une fédération des intelligentes au bénéfice d’une solution à la malienne, à cette crise. Toujours, comme il a coutume de le répéter, le Pr Haidara invite la jeunesse à se former pour affronter les réalités d’aujourd’hui.
Diakalia M Dembélé
Source: Le 22 Septembre