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Situation sécuritaire au Mali : Le Cherif de Nioro à Bamako ce jeudi pour prendre part au meeting du 10 février

C’est ce jeudi 7 février que le Cherif Mohamédou Ould Cheickna Ahamedah Hamahoula dit Bouyé, de son Nioro natal, arrive aujourd’hui dans la capitale malienne, pour participer au meeting du 10 février 2019, qui aura lieu au stade du 26 mars, le plus grand stade du Mali. Le Chérif de Nioro, Bouyé pour les proches est l’un des chefs religieux les plus respectés et les plus écoutés au Mali. Il bénéficie d’une grande popularité chez les fidèles musulmans, et est vénéré par les leaders religieux du Mali. Il est attendu à ce meeting, pas moins de 60 000 personnes pour répondre à l’appel lancé aux musulmans maliens, afin de prier après l’assassinat le 19 janvier 2019 de l’Imam Abdoul Aziz Yattabaré, qui plus est membre du Haut Conseil islamique du Mali.

Les raisons d’une rupture

Son soutien au candidat IBK en 2013, et la consigne de vote donnée aux leaders musulmans n’est plus un secret, et qui aura permis pour une large part, à faire élire IBK par un score jamais égalé en démocratie pluraliste, assimilable à un plébiscite. Il aurait également mis de ses moyens financiers et usé de ses influences pour que le candidat IBK soit élu à l’élection présidentielle malienne. Pour le Cherif, Ibrahim Boubacar Kéita était l’homme de la situation. Une première pour le Cherif, de soutenir un candidat ouvertement. Il draine sur son sillage de soutien, famille, amis et disciples.

Très vite, l’espoir du chérif de Nioro, placé en IBK va fondre comme beurre au soleil, c’est le temps d’une grande désillusion, un désamour entre amis et alliés d’hier : le Chérif de Nioro et le président de la République ne rame plus dans la même direction. Le leader religieux se dit mécontent et en désaccord avec la gouvernance chaotique et incompétente du Président IBK. Le respecté guide des hamallistes se démarque sans ambigüité du Président IBK et de son gouvernement, qu’il critique ouvertement. Il reproche au Président qu’ils (les religieux) ont élu de laisser la gestion du pays à sa femme et à ses enfants. « Depuis qu’il est venu au pouvoir, il a commencé à poser des actes qui m’ont beaucoup surpris et qui n’ont rien à voir de nos analyses sur l’homme, sur ses capacités à diriger le Mali. En clair, IBK m’a déçu, a déçu tous les Maliens ; il a montré qu’il n’était pas capable de diriger ce pays en posant des actes qui n’ont rien à voir au code de la famille mais, ses relations avec le peuple, sa façon de diriger qui pose problème », s’est-il confié dans un journal de la place « Mali de Demain ».

Autres raisons de cette rupture, le Cherif (sachant le rôle qu’il a joué dans son élection) avait demandé au Président IBK de ne pas nommer l’ancien cacique du pouvoir ATT, à savoir Soumeylou Boubèye Maïga, comme ministre dans son gouvernement. Le président IBK non content de ne pas se plier à cette exigence du Chérif bravera cette interdiction en plaçant Soumeylou, tour à tour, ministre de la Défense, Secrétaire général de la présidence et Premier ministre.

Par ailleurs, quand l’un des fils du Cherif a été victime d’agression, ses proches qualifient cette agression de brutale et accuse ; pour sa part, le Cherif  lui-même, pense qu’il s’agit de règlement de compte politique.

Devenu l’un des chefs religieux qui s’oppose farouchement à la mauvaise gouvernance du régime en place, il s’est prononcé ouvertement à la fin du premier mandant du Président IBK, en clarifiant que qu’il n’était pas son candidat en 2018, et qu’il allait le combattre. Promesse tenue, le Cherif jette son dévolu sur un autre candidat, au second tour de la présidentielle : Soumaïla Cissé, le Chef de file de l’opposition.

Visite dans la capitale

La présence du Cherif de Nioro est très attendue à Bamako, dans le cadre d’un meeting des leaders islamiques. Ce grand rassemblement aura lieu au stade du 26 mars. Ainsi, le Cherif Mohamédou Ould Cheickna Ahamedah Hamahoula dit Bouyé, viendra expressément pour prendre part à cette initiative et être aux côtés du président du Haut Conseil Islamique du Mali, Imam Mahmoud Dicko.  Ce leader religieux, est un autre grand soutien déçu d’IBK, ayant largement contribué à son élection en 2013, avec consigne de vote et campagne battue, a pris ses distances depuis fort longtemps. Il compte organiser ce dimanche 10 février 2019, un grand meeting de communion des musulmans et d’interpellation à l’endroit des gouvernants actuels.

La Rédaction

 

———————————–     Encadré

Qui essaie d’étouffer l’affaire de l’agression du fils du chérif de Nioro?

Il y a de cela quelques années, le fils du Cherif, Messaoud Haidara, a été victime d’agression par les gendarmes au poste de péage situé à l’entrée de la ville de Diéma. Cette affaire qui a irrité le père et ses disciples dort toujours dans les tiroirs de la justice. Pour le Cherif de Nioro et ses disciples, il s’est agi d’un règlement de compte politique que les autorités judiciaires de la région de Kayes n’ont pas tranché. Les faits remontent en janvier 2017, lorsque Messaoud Haïdara, rentrait de Bamako pour Nioro du Sahel. Arrivé tard dans la nuit au poste de péage, en compagnie d’autres personnes dans le véhicule, il devait s’acquitter de son devoir de citoyen. Mais ne disposant que d’un billet de 5.000 FCFA pour le ticket de 500 FCFA, il trouve un guichetier, qui lui aussi fait savoir qu’il n’avait pas la monnaie, selon nos sources. Après des minutes d’attente, Messaoud réclame ses reliquats mais on lui demande de patienter, chose qu’il fait d’ailleurs. Pour trouver une solution à cette situation, il demande au guichetier de se faire accompagner par quelqu’un  en ville  pour faire de la monnaie et payer le ticket. C’est en ce moment qu’un gendarme présent sur place se lève pour lui signifier qu’il est hors de question que le véhicule traverse la barrière avant de payer le ticket. Ainsi prennent place les incompréhensions. L’agent en question a pris les documents du véhicule, avant de demander à Messaoud  de l’accompagner en ville pour faire la monnaie. Une fois au niveau du poste de gendarmerie, il sera violement descendu du véhicule et agressé physiquement et verbalement. Depuis, une plainte a été introduite en justice, sans avoir de suite. Pour le Cherif de Nioro et ses disciples, il est question d’un règlement de compte politique, avec les autorités judiciaires de la région de Kayes à la manœuvre !

Source: Le Républicain

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