Bamako et Kati se sont réveillés ce mardi sous des coups de feu des militaires du camp de Kati et de celui de la garde nationale à N’Tomikorobougou. Il s’agissait d’une insurrection militaire qui a eu raison du régime en proie à la contestation populaire depuis trois mois.
Le film d’une journée marathon
Selon plusieurs témoignages à Kati, c’est vers 5h00 du matin que les premiers coups de feu ont été entendus depuis le camp Soundiata. C’était la panique totale. Le commandant adjoint du camp de Kati, Malick Diaw, s’empara par la suite du magasin d’armement avec les éléments pour prendre les armes et contrôler la situation. Après être procurés des armes, toutes les routes menant à Kati ont été coupées par les mutins. C’est suite à cela que les premières consignes ont été données, à savoir l’arrestation de tout l’entourage d’IBK. Cette série d’arrestations va commencer par le ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Daffé et le président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné. Ces deux arrestations vont semer une confusion sur les réseaux sociaux où certains disaient qu’ils ont été plutôt exfiltrés ou enlevés. Apprenant ces nouvelles, les personnalités ont été exfiltrées de la Cité administrative, siège du Gouvernement. Quelques heures plus tard, l’on a appris sur les réseaux sociaux l’arrestation d’autres personnalités notamment l’ensemble des ministres du gouvernement restreint ainsi que le chef d’Etat major de l’armée et des généraux notamment le chef d’Etat major de la garde nationale.
La deuxième consigne, selon notre correspondant à Kati, fit l’installation de l’artillerie lourde dans les différents coins de Kati notamment sur la voie qui mène à Bamako et au poste vers la route de Kayes pour sécuriser le Camp Soundiata. La consigne qui a suivi a été l’assaut final sur la capitale ce qui conduira à l’arrestation du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita et du Premier ministre, Dr. Boubou Cissé, aux environs de 16h00. Les deux personnalités ont été conduites par les mutins à Kati pour rejoindre le reste des lots d’arrestations de la journée comme ce fut en 2012. Avant cela, les jeunes du M5-RFP sont sortis pour occuper la Place de l’Indépendance pour pousser les mutins à aller au bout : l’éviction du président de la République et de son régime. Ils seront rejoints par la suite par des mutins qui tiraient en l’air en guise de victoire.
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