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Situation nutritionnelle dans le Sahel: le dispositif PREGEC sonne l’alerte

Le dispositif régional de Prévention et de Gestion des Crises (PREGEC) au Sahel et en Afrique de l’Ouest, réuni par vidéo-conférence, a alerté sur la situation alimentaire et nutritionnelle qui risquerait, si des mesures idoines n’étaient pas prises, d’affecter des millions de personnes. Pire, elle menace de basculer en situation de crise de 67 millions individus.

Notre compatriote Youssouf MAIGA a pris part à cette réunion en sa qualité de président du Réseau des sociétés et offices chargés de la gestion des stocks de sécurité alimentaire dans les pays du Sahel et de l’Afrique de l’ouest (RESOGEST). La rencontre de deux jours a été l’occasion pour les responsables et acteurs d’évaluer la situation alimentaire et sécuritaire. Leur constat est inquiétant pour le Sahel et l’Afrique de l’ouest, dont les ressortissants seront fortement affectés par l’insécurité alimentaire et la faible pluviométrie.
Ainsi, les conclusions de cette réunion dont nous avons reçu copie indiquent que la situation alimentaire et nutritionnelle demeure préoccupante dans l’ensemble des pays sahéliens et le Nord du Nigeria affectés par l’insécurité civile liée aux conflits armés et le banditisme ; une situation engendrant des flux importants de personnes déplacées internes (5,2 millions).
Par ailleurs, les difficultés économiques que connaissent le Libéria et la Sierra Léone ces dernières années rendent la situation alimentaire et nutritionnelle très précaire dans ces deux pays. Cette situation vient d’être confirmée par les missions conjointes d’évaluation rapide conduites au Libéria et en Sierra Léone en début du mois de juin.
« Selon les analyses avec le Cadre Harmonisé conduites dans l’ensemble des pays de la région hormis le Cabo Verde, près de 27 millions de personnes sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle en cette période de soudure. La situation risque de se dégrader davantage à cause des hausses des prix des denrées alimentaires observées en cette période d’intenses activités agricoles », prévient PREGEC.
De même, les participants à la réunion ont alerté que 67 millions de personnes sont en situation de pression (Phase 2 du Cadre Harmonisé), qui « méritent une attention particulière, pour ne pas basculer en situation de crise au cours de cette période de soudure ».
S’agissant de la situation nutritionnelle, elle reste inquiétante encore cette année. De nombreux facteurs de risques tels que l’insécurité alimentaire, l’accès limité aux services sociaux de base, ainsi que l’extension des zones de conflits, pèsent lourdement sur le statut nutritionnel des femmes et des enfants, avancent le PREGEC.
Conséquence de cette situation : 9,6 millions de personnes sont exposées à des cas de malnutrition aiguë parmi les enfants de moins de 5 ans, sur lesquels 3,1 millions seront des cas sévères nécessitant une prise en charge médicale adaptée au cours de l’année.
« Cette situation appelle à une réponse multisectorielle dirigée vers le renforcement des systèmes (santé, EHA, alimentaire et protection sociale) afin de contribuer à la résilience des populations. Les zones de conflits du Bassin du Lac Tchad, du Nord-est du Nigéria, du Liptako-Gourma et du Centre du Mali doivent être ciblées prioritairement », sollicite PREGEC.
En réponse à cette insécurité alimentaire et nutritionnelle majeure, les États et leurs organisations intergouvernementales, avec le soutien de leurs partenaires, ont élaboré des plans de réponses pour assister les populations vulnérables, y compris les personnes réfugiées et déplacées internes. Malheureusement, déplore le Dispositif régional de Prévention et de Gestion des Crises, en ce début de la période soudure, les ressources mobilisées ne couvrent que 20% des besoins de financement requis eu égard à la gravité de la situation.
Abordant la campagne agricole d’hivernage en cours, elle est caractérisée par des séquences sèches longues qui ont occasionné des déficits hydriques sur les cultures dans certaines localités au niveau des pays du Golfe de Guinée et perturbé l’installation des semis dans la bande sahélienne.
Toutefois, les prévisions saisonnières indiquent des dates de fin de saison de tendances normales à tardives.
Par ailleurs, des écoulements normaux à excédentaires pourraient être observés avec des risques élevés d’inondations, avertissent les participants à la réunion du PREGEC.

Par Sikou BAH

Source: Info-Matin 

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