Des milliers de citoyens, venus de tous les coins du Mali, ont pris part au grand meeting organisé par le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi) et alliés. Ce grand rendez-vous a été l’occasion pour l’honorable Oumar Mariko d’appeler toutes les forces patriotiques à un regroupement pour le changement du régime et du système en place.
Chose promise, chose due ! Le Sadi qui, depuis quelques semaines, a annoncé sa volonté d’un « soulèvement populaire » pour faire partir IBK, a réussi le pari de la mobilisation lors de son premier meeting tenu le vendredi dernier. Des Maliens acquis à la cause de Oumar Mariko, des associations et mouvements déterminés pour le départ des forces étrangères du territoire malien, ont rejoint le Sadi devant la Bourse du travail.
Comme on pouvait s’y attendre, les propos hostiles à la France et la Minusma sont entonnés par les jeunes présents à la manifestation. La complicité de la force française, Barkhane, a été vigoureusement dénoncée. Aussi les jeunes ont dit niet à l’opération Takuba. « Non à l’impérialisme français au Mali », scandent des manifestants.
Le vendredi 29 novembre 2019 restera certainement longtemps gravé dans la mémoire du député de Kolondiéba. Des Maliens, ceux qui ne l’avaient pas compris depuis des années, lui ont demandé pardon. « Mariko, le patriote » ; « Mariko, le sankariste » ; « Mariko, l’homme de la situation » ; « Mariko pour nous sauver de l’impérialisme français » ; « Mariko, le président du seul parti qui s’est opposé à la signature de l’Accord de la coopération militaire » ; voilà des propos que des manifestants ont longtemps entonnés à l’endroit du « messie » du jour, Oumar Mariko.
Les dangers qui menacent l’existence du Mali !
À l’entame de ses propos, le député de Kolondiéba, Oumar Mariko, a indiqué que le Mali va droit au mur. Selon lui, ce pays est menacé, entre autres, dans ses fondements socioculturels ; la République en termes de fonctionnalité de ses institutions ; la démocratie dans son ensemble ; les libertés individuelles et collectives en termes de jouissance de droit à la vie, à l’exercice de la citoyenneté et au travail.
Les réclamations des Maliens !
Le président du Sadi est, dans sa déclaration, revenu sur les multiples revendications des Maliens auxquelles le régime IBK n’a pas pu apporter de solutions. « Le peuple demande au régime des routes pratiques ; des travailleurs demandent au régime en place l’augmentation de leurs salaires et l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail ; des paysans exigent du pouvoir l’accès à leur terre ; des personnes sont attachées, battues à sang au nom des us et coutumes ancestraux qui cachent mal un système honni, l’esclavage… », déplore Oumar Mariko. Il ajoute : « le sang coule, la mort est banalisée, elle devient un fait divers ». Le député élu à Kolondièba va loin dans la peinture des problèmes des Maliens. « L’agropastoral est détruit, le bétail décimé, les terres esquintées viennent rejoindre la destruction, l’inertie du tissu économique et industriel naissant », laisse entendre le président du Sadi. À en croire Oumar Mariko, le régime IBK n’a pas su répondre aux différentes demandes des Maliens. « Le régime actuel et son État n’offrent aucune réponse ni aux uns ni aux autres. Leur incapacité est notoire est explicite, et ils sont la source de l’instabilité du pays qui va crescendo », a déclaré l’opposant.
L’Appel du Sadi à la mobilisation populaire pour le changement du régime et du système actuel
Face à la situation très critique que traverse le Mali, Oumar Mariko trouve qu’il est inadmissible de rester les bras croisés. Pour lui, le régime en place ne peut rien résoudre des problèmes du Mali. Le regroupement de toutes les forces patriotiques pour le changement du régime et du système actuels est la proposition de Oumar Mariko. « La nécessité d’un regroupement de tous les patriotes pour le changement du régime et du système s’impose politiquement à tout le peuple malien », a déclaré le président du Sadi qui a ajouté : « Le Sadi est prêt à s’engager dans une telle bataille et vous y convie ».
À ses dires, ce nouveau groupement que lui et son parti réclament, devra se faire pour la liberté, la sécurité et la paix. « Il prend en charge toutes les préoccupations qui ont engendré les grandes mobilisations contre la réforme constitutionnelle, contre l’assujettissement des forces armées et de sécurité maliennes aux forces étrangères, contre la fraude électorale, pour la paix et le Dialogue démocratique populaire et souverain », a expliqué l’ancien leader estudiantin.
Dr Mariko a ensuite invité tous les Maliens à participer à « l’institution d’un mouvement démocratique populaire pour, entre autres, un « dialogue souverain », la fin des hostilités et des tueries sur l’ensemble du territoire national ; la construction d’une armée patriotique, la fin du « gaspillage » financier et du « bradage » de l’économie nationale ; la fin des « ingérences » politiques et militaires étrangères.
« La France, l’ennemi du Mali »
Oumar Mariko a profité de ce meeting pour déclarer haut et fort ce que beaucoup de Maliens souhaitent entendre. Il a accusé la France d’être l’ennemi du Mali. « La France est l’ennemie du Mali. Sarkozy est un ennemi du Mali ; Hollande est un ennemi du Mali ; Macron est un ennemi du Mali », a déclaré Oumar Mariko. Il tacle le chef de l’État : « IBK est l’ami de cette France qui est l’ennemie du Mali ».
Bouréima Guindo
Source : LE PAYS