Le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali, résistera difficilement à la tempête en cours. Selon une source bien introduite, une fronde se dirige contre le président du parti, Dr. Bocari Treta. Alors que les députés contestent la légitimité du président de l’Assemblée nationale Issiaka Sidibé et menacent de le dégommer à partir de janvier.
Le Rassemblement pour le Mali est dans une position peu confortable. Déjà fragilisé par les conférences de section relatives à la désignation des candidats aux législatives reportées, le parti est de nouveau confronté à une crise de leadership.
Un communiqué signé par le vice-président Nancoma Keita a confirmé la crise. Dans le communiqué à l’attention des camarades membres du BPN, le vice-président fait le constat affligeant d’une part de la campagne électorale non structurée et non outillée sur le terrain à l’occasion de l’élection présidentielle de juillet-août 2018, et d’autre part, fait ressortir le caractère irrégulier des conférences d’investiture dans les sections au détriment des valeurs fondatrices du RPM.
«La situation interpelle fortement sur l’avenir du parti. Déjà, la transfiguration imprimée par le congrès en 2016, au lieu d’être porteuse, a plutôt conduit à s’interroger sur la capacité du parti à assumer son destin au regard des attentes légitimes des citoyens. Par ailleurs, le processus en cours, de désignation des candidats aux législatives de 2018, a fini de convaincre l’observateur sur les dérives faisant du RPM un parti de récupération par des prédateurs intérieurs et extérieurs de tout horizon avec la complicité intéressée des premiers responsables.
Pour mémoire, le parti a pu à peine éviter les déchirures à la veille du 4è congrès n’eût été le doigté du camarade Ibrahim Boubacar Keita, alors Président du parti. Ce ressentiment d’amertume et de profond regret que j’ai avec beaucoup d’autres militants anonymes, m’oblige, camarades, à demander au BPN de certains sujets de fond comme entre autres : avoir en partage à organiser sans délai une conférence nationale des cadres du parti sur l’état de santé du parti face à la quête nationale de paix sociale, les dispositions politiques et organisationnelles de réhabilitation et de l’adaptation du programme du parti et le renforcement de l’ancrage et la promotion des Ressources Humaines en général. Si le RPM fait l’économie d’un tel forum, cela augurerait de conjuguer le RPM au passé et d’autoriser chacun à lever les réserves de discrétion et de solidarité par rapport à son attachement au parti…» Dans le message, le vice-président est on ne plus clair : «un congrès extraordinaire selon les textes du parti ou une conférence nationale s’impose.»
Si le président de la formation politique avait le contrôle de la situation lors du 4è congrès ordinaire au Palais de la culture Amadou Hampâté Ba, il y a deux ans jour pour jour, tel ne semble plus être le cas cette année. Grâce à cette position confortable, le combat des titans pressenti n’avait pas eu lieu. Bokary Treta a été désigné président des Tisserands.
D’autres en arrivent même à dire qu’il a été nommé au poste du président du RPM pour conduire les destinées d’un parti à la croisée des chemins avec une cascade d’écueils qui jalonnaient son parcours que le congrès n’avait pas forcément dissipés : déficit de conviction et convoitise des rapaces, entre autres.
C’est dire que le président du parti majoritaire avait hérité d’une kyrielle d’enjeux dont le défi de faire réélire IBK en 2018. Sur les épaules de Tréta, ne repose pas moins la responsabilité de renforcer les structures du parti pour préparer l’héritage d’IBK.
C’est pourquoi une fronde est levée pour déloger l’enfant de Diodiori de même que le député de Koulikoro qui est le président de l’Assemblée nationale. Et c’est le bouillant jeune Moussa Timbiné qui est pressenti au poste de président de l’Assemblée nationale. Les députés auraient clairement annoncé que l’actuel, Issiaka Sidibé, ne mérite pas le perchoir.
A suivre…
Zan Diarra
Source: Soleil Hebdo