Si le comité exécutif de l’ADP-Maliba estime que cette signature est une manière de s’engager dans la mise en œuvre des recommandations du Dialogue national inclusif, certains Maliens y voient autre chose.
Dans un communiqué, le parti Alliance démocratique pour la paix (ADP-Maliba) confirme sa participation du 14 au 22 décembre à la réunion au niveau national du Dialogue national inclusif. «Après les phases communales, de cercles, régionales et de la diaspora, notre parti a saisi l’occasion de cette étape décisive de la Vie de la Nation pour porter à nouveau ses propositions visant à contribuer à la sortie définitive de notre pays de sa crise multidimensionnelle.
Sur chacune de ses positions de principe, l’ADP-Maliba a pu constater que l’ensemble des acteurs de cet évènement majeur partagent une identité de vue aussi bien sur la question de la relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, l’organisation de l’élection législative avant la fin de la prorogation du mandat de la législature actuelle, la nécessité du redéploiement intégral de nos Forces de Défense sur l’ensemble du territoire national ainsi que sur les autres sujets d’intérêt national», précise le communiqué.
À en croire la déclaration du parti, le rapport final détaillant les axes prioritaires jette les bases d’une nouvelle ère pour notre pays. «Ère dans laquelle il revient à chaque acteur soucieux du relèvement de notre cher Mali d’agir en toute responsabilité afin de contribuer à la mise en œuvre effective des conclusions issues de ce dialogue national. La survie de notre Nation en dépend», estime le parti ADP-Maliba.
À cet effet, son comité exécutif s’est réuni en session extraordinaire, le 27 décembre 2019, afin d’évaluer souverainement les suites à donner au processus actuel. Le parti a alors estimé que sa participation pleine et entière au Dialogue national inclusif l’engage à s’investir dans la mise en œuvre effective des recommandations pertinentes qui sont inscrites dans le rapport final rendu public et à la rédaction duquel ses délégués ont pleinement contribué.
Par contre, certains Maliens pensent que cette signature est purement et simplement une abdication. En un mot, le parti a finalement cédé face aux pressions des cadres longtemps relégués au second plan. Pour les détracteurs du parti ADP-Maliba, ce choix est purement motivé par la volonté de décrocher un ou plusieurs postes ministériels et des postes de seconde zone au sein de l’administration.
En faisant ce choix, le parti d’Aliou Boubacar Diallo donne raison à Amadou Thiam et ses partisans qui ont saisi l’appel de la nation à temps. Ce choix affaiblit également l’opposition et la résistance face au gouvernement.
Y. Doumbia
Source: Le Débat