Par-dessus tout, c’est un premier succès que le nouveau Premier Ministre, Dr Boubou Cissé, vient d’engranger par l’accord politique qu’il a réussi à faire signer les partis ou groupements de partis en vue de la formation de son Gouvernement.
Le jeudi 2 mai 2019 sera marquée à son tour dans les annales de l’Histoire politique du Mali. Et pour cause notons que, ce jour-là, toutes les entités politiques (majorité présidentielle, opposition et partis non alignés, en présence des mouvements signataires de l’Accord de paix d’Alger, ont signé avec le Premier Ministre, Dr Boubou Cissé, un Accord politique sur un dialogue inclusif pour sortir le pays de la crise et parvenir à l’apaisement du climat social. Mais surtout pour la formation du Gouvernement.
Cet accord a été obtenu après plusieurs jours d’intenses négociations, le contenu ayant semé par moment un sentiment de discorde entre les uns et les autres, surtout du côté de l’opposition au sein du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) présidé par l’Honorable Soumaïla Cissé. Si ce dernier martèle sa disponibilité à œuvrer pour la sortie de crise au Mali, il n’est pas prêt à participer au Gouvernement, arguant que le parti servira de contrepoids ou de gardien de l’application dudit Accord. Toutefois, certaines langues ne cessent de se délier quant au risque pour l’élu de Niafounké de perdre son statut de Chef de file de l’opposition.
Sur cet accord qualifié «d’historique» par presque tous les acteurs politiques, il jette les bases d’une sortie de crise multidimensionnelle au regard du retour de confiance entre les adversaires politiques d’hier qui ont compris que l’heure est à la conjugaison des efforts au détriment des querelles politiques pour sauver le Mère Patrie : le Mali.
Les partis politiques de l’opposition au sein du FSD sont les premiers à saluer un grand moment historique pour le Mali où ses fils ont retrouvé «les ressources» pour faire face aux «convulsions fortes» que vit le pays.
«Aujourd’hui, ce n’est plus une question d’Homme, d’individus, mais du Mali, l’éternel Mali, le Mali de chacun… Cette signature est une union sacrée. Nous avons saisi une opportunité historique de la main tendue. On n’est pas totalement satisfait, mais on a l’essentiel. Rien ne peut être au-dessus du pays…», a défendu Oumar Ibrahim Dicko, Président du Parti de la Solidarité et du Progrès (PSP) qui s’en félicite : « Monsieur le Premier Ministre, félicitations, vous êtes le consensus. C’est un jour nouveau dans le consensus…C’est cela notre amour, c’est cela notre union pour la patrie».
Même son de cloche du côté de la coalition Ensemble Pour le Mali (EPM). Son Président Dr Bocary Tréta, fera savoir que le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a dit et a agi en prouvant que le Mali est au-dessus de tout ; il a estimé que pour le Mali, il faut marquer un arrêt pour réunir les fils autour de l’essentiel. Ç’a été difficile, mais il l’a voulu et il l’a fait. Ainsi, renchérira-t-il : «Je pense que cette opportunité que nous donne la signature de cet Accord de Gouvernance permet aux Maliennes et Maliens de se concentrer sur l’essentiel, permet à chacun de s’oublier, de mettre le Mali au-dessus de tout ».
Face aux défis énormes que ni l’opposition ni la majorité, encore moins chacun pris individuellement peuvent relever, le Président du parti au pouvoir reste convaincu que seule cette « union sacrée des Maliennes et des Maliens, des forces politiques et sociales » permettra de faire face à ces défis.
Même l’opposant farouche d’IBK, Tiébilé Dramé du PARENA, s’est rendu compte de l’évidence : « Il y a l’engagement que les conclusions de ce dialogue national seront mises en œuvre. Nous allons ensemble conduire les réformes politiques et institutionnelles dont ce pays a besoin pour conforter la Démocratie, pour conforter la République. Je crois que nous avons ici les conditions de grands pas en avant pour notre pays. Ensemble, nous allons nous pencher sur l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale, sur son indispensable appropriation par les Maliens. Nous allons nous pencher sur la situation au Centre du pays ».
Du côté des Groupes armés, Moussa Ag Acharatoumane, signataire de l’Accord pour la Paix, dit qu’il garde un bon espoir. «Cela va permettre au Gouvernement de concentrer ses efforts sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger », assura-t-il.
Les propos du Premier Ministre Dr Boubou Cissé n’ont laissé personne dubitative. «Par cet Accord, nous avons l’opportunité unique de bâtir le Mali, un Mali plus fort, un Mali plus démocratique, un Mali prospère, un Mali des communautés. L’Accord n’est qu’un commencement et ouvre les perspectives sur la paix et le développement», dira-t-il. Ce, en promettant de rester debout sur les remparts pour l’application diligente de cet Accord politique qui sera au cœur de l’action gouvernementale.
L’évidence est que Dr Boubou Cissé, contrairement à son prédécesseur qui a été en ces derniers séjours à la tête du Gouvernement la cible de toutes les entités socio-politiques, a su fédérer en moins d’une semaine ces mêmes entités qui lui ont prêté allégeance pour réussir la mission à lui confiée par le Président de la République.
Ce premier succès engrangé présage d’une Gouvernance réussie avec Dr Boubou Cissé.
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire
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Source: L’Observatoire