Quelle est la marge de manœuvre d’un gouverneur dans les opérations militaires, même si ce gouverneur est militaire ? Vous avez pleinement accompli votre mission et c’est le plus important. Au lieu de prendre une sanction militaire, on prend une sanction politique. Tout observateur averti comprend aisément le sens de cette décision. Qu’Allah vous protège ! Lors de l’attaque d’Ogossagou, le président de la République avait promis de sanctionner le chef d’état-major général de l’armée, si les attaques reprenaient. Mais à la place de ce dernier, il a révoqué le gouverneur de Mopti.
Le jihadiste en fuite
Le 8 juin 2019, à minuit, un véhicule Nissan 4×4 de couleur blanche a été retrouvé dans la brousse. C’était au PK 07. Les habitants de Seguessona tenaient pour «jihadiste» un monsieur qui fréquentait depuis peu leur mosquée. C’est ce dernier qui a fui en laissant derrière son véhicule. Selon les populations, la gendarmerie n’a pu l’arrêter à temps. L’individu suspecté voulait intégrer les populations par une proposition de série de prêches dans leur mosquée. Avant d’être dénoncé par lesdites populations. L’alerte a été donnée aux différentes brigades (Bougouni- Selingué) par la confrérie des chasseurs de Djitoumou et autres autorités locales. Au cours des recherches, le véhicule du suspect a été retrouvé abandonné. Puis, conduit à la brigade pour l’inventaire de son contenu, en présence d’un représentant de la confrérie des chasseurs et celui du maire de Ouelessebougou.
Des innocents tués
Dans un communiqué, la communauté Kel Razzaf informe l’opinion nationale et internationale «qu’une mission de Barkhane en mission dans le secteur de Raz El Ma a ouvert le feu sur un véhicule de civils le samedi 8 juin 2019 contenant 3 personnes dont un mineur. Les personnes victimes s’appellent Ahmad AG Assadeck, Hamama AG Hamaty et Ali AG Abdallah. Le chef de famille Ahmad AG Assadeck laisse derrière lui une veuve et des orphelins sans assistance. La communauté Kel Razzaf condamne fermement cet acte odieux et demande que la justice soit rendue». Ils réclament une enquête internationale, selon le président et chef de tribu de la communauté Kel Razzaf, Mohamed Ali AG Mattahel.
La version de Barkhane
Trois civils, dont un adolescent, ont été tués samedi dans la région de Tombouctou, au Mali, par un tir français contre leur véhicule, jugé suspect et qui avait refusé de se soumettre à un contrôle, a annoncé mercredi l’état-major français dans un communiqué. Le tir, provenant d’un détachement de la force antiterroriste au Sahel Barkhane, a déclenché l’incendie du pick-up concerné, qui transportait «une quantité importante de carburant», a ajouté l’état-major. «Le 8 juin 2019, dans la région ouest de Tombouctou au Mali, dans une zone connue pour l’évolution de groupes armés terroristes, un détachement de la force Barkhane a été confronté à un véhicule suspect qui a refusé de se soumettre à un contrôle», a décrit un porte-parole de l’état-major. «Après plusieurs tirs de sommation de la part des soldats français, auxquels le véhicule n’a pas obtempéré, il a été procédé à un tir pour stopper le véhicule alors qu’il se dirigeait vers les militaires français». «Les trois occupants du véhicule, deux adultes et un adolescent, sont décédés» et ont été inhumés sur place «conformément au droit international et dans le respect des coutumes locales», selon le communiqué, qui précise qu’une «enquête est en cours afin de faire toute la lumière sur les faits».
Prise de conscience
Notre silence nous rendra complices devant l’histoire face à ce désastre qui se passe au Mali. Ces morts continueront de nous hanter jusqu’à la fin de ce monde. 52 soldats tombés en deux semaines dans l’indifférence totale. 300 morts depuis janvier principalement au nord et au centre du pays. Pensez à chaque Père, chaque Mère qui ne verra plus son enfant. Qui est responsable de quoi dans ce pays ? Est-il possible de rester inerte face à une telle situation ? Pendant ce temps, nous continuons avec nos publications d’humour, d’éclats de rire, de faire de la politique politicienne… chacun vaque à ses occupations comme si nous vivions dans un pays normal. Non et non, chaque mort est un mort de trop, chers décideurs maliens. Mettons de côté nos différends et trouvons une solution à ce décompte macabre. Oh mon Dieu, vous avez déjà vu les larmes d’une mère ou d’une épouse qui apprend la mort d’un être au front ? Les soldats n’ont pas besoin de nos RIP, ils souhaitent juste vivre comme chacun de nous.
Source: Le Reporter