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SESSION D’EVALUATION MULTI ACTEURS DU SYSTÈME ELECTORAL AU MALI : UNE RENCONTRE DE HAUT NIVEAU A OUVERT SES PORTES HIER

En vue de tirer des leçons apprises et de formuler des recommandations pour les réformes électorales à venir, l’hôtel Maeva palace à Hamdallaye ACI 2000 a abrité hier mardi 6 octobre 2020   l’ouverture officielle de la Session d’évaluation multi acteurs du système électoral au Mali. Placée sous la présidence du président du CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), Amadou Ba elle a enregistré la présence de Dr Ibrihima Sangho le représentant des organisations de la société Civile (OSC), le représentant des PFT, des Chefs des Missions diplomatiques et Consulaires   accréditées dans notre pays entre autres invités.

Cette Session d’évaluation multi acteurs du système électoral est initiée par les Organisations de la Société civile et la Commission Nationale des Droits de l’homme (CNDH), avec l’appui du NDI, de l’USAID, du FAMOC, du PNUD et de la Coopération suisse. Rappelons que de 1992 à 2020, le Mali a connu plusieurs échéances électorales dont les dernières en date sont les élections législatives de 2020. Ces élections se sont tenues dans un contexte particulier avec des défis considérables liés bien souvent à l’insécurité qui règne au nord puis au centre du pays et à la crise sanitaire récente marquée par la COVID-19. La situation sécuritaire a eu un impact significatif sur toutes les étapes des processus électoraux et cela malgré les efforts fournis pour la sécurisation des scrutins. En effet, l’insécurité a eu une influence sur les taux de participation des électeurs dans le contexte d’une participation citoyenne traditionnellement faible pour des raisons multiples dues entre autres à l’incapacité des candidats à mener une campagne sur l’ensemble du territoire national et la désaffection des citoyens.

Pour le représentant des organisations de la société Civile (OSC), Dr Ibrahima Sangho, fera savoir lors de son allocution que les Coalitions des Organisations de la Société Civile malienne et la Commission Nationale des Droits de l’homme ont décidé d’unir leurs efforts afin d’évaluer les différents processus électoraux maliens tenus depuis 1992, en vue d’identifier les réformes utiles à mener dans le court, moyen et long terme dans la perspective des futures échéances électorales et de l’amélioration de la gouvernance.

Quant à Amadou Ba, président de la CENI, il indique dans son allocution d’ouverture qu’« aujourd’hui, notre pays s’apprête à jeter les bases de profondes réformes politiques électorales et institutionnelles avec cette période de Transition qui s’ouvre ».

Ensuite il souligne que « le peuple appelle à une révision constitutionnelle dont les consultations pourraient être engagées dans les prochaines semaines en vue d’impulser des réformes électorales profondes. Nous demandons ainsi à toutes les parties prenantes, singulièrement les acteurs de la société civile, de se mobiliser afin d’accompagner le gouvernement dans la réussite desdites réformes, gages du renforcement de notre démocratie ».

Selon lui, « On ne peut énumérer les défis du processus électoral au Mali sans citer les faibles taux de participation ».

En effet, le Mali, toute élection confondue depuis 1992, n’a jamais atteint le taux de 50% et cela constitue une véritable préoccupation qui nécessite des réponses. L’autre défi du processus électoral reste la participation des femmes où de nettes améliorations ont été enregistrées notamment pour les législatives de 2020.

Par ailleurs il ajoute que « la mise en œuvre de la Loi N°2015-052/ du 18 décembre 2015 instituant des mesures visant à promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives a permis d’enregistrer quelques avancées mais des obstacles majeurs persistent.Bien que le Mali ait enregistré une nette augmentation de femmes élues lors des élections communales de 2016 et celles des législatives de 2020 (le taux de femmes députées est passé de 14% à 27% à l’issue de ces élections), il n’en demeure pas moins que la participation des femmes dans le champ politique reste toujours un défi. La participation des groupes marginalisés et vulnérables particulièrement les personnes vivant avec handicap a aussi constitué une source de préoccupation. L’accès à l’information lors de la campagne et l’accès aux bureaux de vote constituent un véritable défi pour une participation effective des personnes vivant avec handicap au processus électoral.

Jusque-là, ni la loi, ni l’administration électorale n’ont prévu de façon optimale les mesures adéquates visant à faciliter l’exercice de leurs droits civiques à cette catégorie de citoyens. S’agissant des jeunes, les résultats d’un audit du fichier électoral réalisé en 2018, démontrent que les jeunes de la tranche d’âge entre 18 et 25 ans sont les moins représentés sur le fichier alors qu’ils constituent théoriquement 51% de l’électorat. La participation effective des jeunes reste toujours une préoccupation malgré les efforts des partenaires et de l’État. Et il est plus qu’urgent de trouver les causes de la faiblesse de l’enrôlement des jeunes en vue d’y remédier ».

Lors de cette session d’évaluation de trois jours (8) thématiques majeures seront débattues par les panelistes à savoir : le cadre juridique et les Organes de Gestion des Élections ; les efforts de mobilisation et la participation des électeurs, la participation des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés et/ou vulnérables dans le processus électoral, le fichier électoral et la distribution des cartes d’électeurs, de la campagne électorale et le rôle des médias, les opérations de vote et la compilation des résultats, le traitement des recours et la proclamation des résultats définitifs, les réformes électorales et institutionnelles : priorités, stratégie de plaidoyer.

Alpha C SOW

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