Abu Dhabi, 15 janvier (AMAP) Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, arrivé mardi à Abou Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis, pour participer à la Semaine durable au cours de laquelle l’énergie, l’eau et l’environnement seront au cœur des échanges..
Le chef de l’Etat malien, qui est l’une des hautes personnalités invitées à ce rassemblement, le plus important en matière de développement durable au Moyen-Orient, s’est rendu au centre national des expositions d’Abou Dhabi où se déroule la Semaine du développement.
Sur place, il a successivement rencontré le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur des Émirats arabes unies, Cheikh Saïf bin Zayed Al Nahyan, le vice-président des Émirats arabes unis et Émir de Dubaï, Mohamed ben Rachid Al Maktoum, le président du Fonds Khalifa, Hussain Al Nowais, et la ministre d’Etat à la Coopération internationale des Émirats arabes unis, Reem Al Hashimi.
Dans l’après-midi, le président Keïta a pris la parole lors d’un panel sur la révolution des énergies renouvelables dans les pays du Sud. A ce propos, le chef de l’Etat a affirmé que l’énergie est à la base de tout développement.Selon lui, la satisfaction des besoins humains fondamentaux notamment, l’eau, l’alimentation, la santé, l’éducation, l’industrie, dépend de la disponibilité de l’énergie, en quantité, en qualité et accessible à tous, de façon durable.
Ibrahim Boubacar Keïta a rappelé qu’aujourd’hui, notre continent, l’Afrique, est menacé par les effets du changement climatique et l’épuisement des sources d’énergies fossiles. Face à ces défis, il a indiqué que les énergies renouvelables se présentent comme une alternative indéniable à cause de leur caractère renouvelable, inépuisable et respectueux de l’environnement.Les énergies renouvelables sont, aussi, propres et constituent l’un des meilleurs moyens d’atténuation du changement climatique. De ce fait, elles révèlent de nombreuses opportunités pour les pays du Sud.
Selon l’estimation des scientifiques, pour espérer limiter le réchauffement climatique en deçà de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, tel que le prévoit l’Accord de Paris, les émissions de gaz à effet de serre devront baisser de 40 à 70%, entre 2010 et 2050. Pour le président de la malien, cet objectif n’est réalisable qu’avec l’utilisation à grande échelle des énergies renouvelables.
«Certains pays du Sud, comme le nôtre, ont un coût de production d’énergie très élevé par la dominance de l’énergie fossile dans le mix énergétique. Le coût de production élevé limite l’accès de la population à l’énergie et freine le développement économique », a-t-il souligné. Selonle président Keïta, l’utilisation des énergies renouvelables, a soutenu, permet de diminuer le coût de production et contribuer au développement des infrastructures socio-économiques de base, à la création des richesses et des emplois. Il dira que d’une manière générale, les énergies renouvelables permettront d’accélérer l’industrialisation des pays du Sud.
UN POTENTIEL INESTIMABLE – Le président de la République a, également, rappelé que le Mali regorge d’un potentiel inestimable en ressources énergétiques renouvelables telles que l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie hydroélectrique, la biomasse qui sont sous exploitées par manque de financement. «Le pays pourrait produire 300 Méga Watt (MW) en valorisant mieux la biomasse », a-t-il relevé, ajoutant que la valorisation de ce potentiel d’énergie renouvelable, par le biais d’un financement approprié, constitue un défi majeur pour le Mali.
Comment les pays du Sud pourront-ils développer leurs économies sans émissions destructrices et dommages environnementaux associés à un développement économique rapide ?En réponse, le chef de l’Etat a dit que les pays du Sud pourraient résoudre leurs besoins énergétiques par un développement accru des énergies renouvelables, respectueuses de l’environnement, pour développer leur économie. « Ces pays, a-t-il poursuivi, doivent orienter leur planification énergétique basée sur l’utilisation des énergies renouvelables en mettant en place des cadres politiques et réglementaires appropriés, des technologies respectueuses de l’environnement, des campagnes de sensibilisation et d’information ».
Le président de la République a évoqué, à l’occasion, la menace qui pèse, aujourd’hui, sur le fleuve Niger à cause de l’ensablement et, surtout, de l’exploitation sauvage de l’or, autrement dit du dragage. Il a, aussi, mis l’accent sur les politiques publiques visant à assurer la sécurité alimentaire au Mali A ce propos, il a indiqué que 15% du budget national est consacré au secteur de l’Agriculture. Ce qui a permis au Mali de produire 10 millions de tonnes de céréales en 2019 et 760.000 tonnes de coton. Mais, seulement 2% de la production cotonnière est transformée sur place. Ce qui est insignifiant, en terme de plus value.
Pour le chef de l’Etat, le Mali a besoin d’énergie pour développer le secteur industriel pourvoyeur d’emplois pour les jeunes. Mais, il s’agit d’énergies renouvelables afin de préserver l’écosystème voire l’humanité toute entière.
Depuis 2016, la Semaine de la durabilité d’Abou Dhabi est l’occasion de mettre les exposants et visiteurs en contact avec de nombreuses entreprises de développement durable. Organisée sous le thème «Accélérer le développement durable», l’édition de cette année a vu la participation de plus de 30.000 participants venus de plus de 175 pays.
La Semaine durable d’Abou Dhabirassemble des décideurs politiques, des spécialistes de l’industrie, des pionniers de la technologie et la prochaine génération de leaders de la durabilité. À travers ses initiatives et ses événements, elle est un catalyseur pour partager les connaissances, mettre en œuvre des stratégies et proposer des solutions pour stimuler le progrès humain.
MK/MD (AMAP)