Le Mali connait une insécurité alimentaire et nutritionnelle liée à des conditions agro-climatiques difficiles et à un niveau élevé de pauvreté, exacerbés depuis 2012 par la crise politique et sécuritaire.
Pour le PAM, au Mali, une personne sur quatre est en insécurité alimentaire aiguë. «Aujourd’hui on voit une crise agro-pastorale assez sérieuse liée à des facteurs d’insécurité mais aussi agro-climatiques. Il y a eu des poches de sècheresse et dans une grande partie du territoire malien, il y a encore de l’insécurité, et de la violence», déclare Silvia Caruso, représentante du PAM au Mali. En effet, l’insécurité au Mali continue à créer des déplacements forcés de population dans le nord et le centre du pays. Au moins 50 mille nouveaux déplacés sont à prévoir en 2018. Le PAM, avec d’autres partenaires, prévoit d’apporter une assistance alimentaire et nutritionnelle d’urgence pour couvrir leurs besoins immédiats au moins pendant les 3 premiers mois de leur déplacement.
Dans un entretien, Mme Caruso a également souligné que l’absence de l’Administration dans certaines régions du Mali aggrave et limite l’accès aux services de bases ainsi que la circulation des biens et des denrées alimentaires.
Au Mali, la période de soudure, temps qui sépare l’épuisement de la récolte de l’année précédente de la récolte suivante, s’étendra de juin à août 2018. Durant cette période, environ 795 mille personnes, soit plus de 4,21% de la population, auront besoin d’une aide alimentaire et nutritionnelle d’urgence.
Cette année, la période de soudure est arrivée de manière précoce. Un signe préoccupant pour la représentante du PAM. «Ceci a provoqué l’épuisement précoce du pâturage et les agriculteurs, qui ont vu leur récolte affectée par la sécheresse, sont déjà dans une situation de crise», a déclaré Mme Caruso.
Le PAM déploie beaucoup d’efforts pour identifier les groupes prioritaires à aider. L’agence onusienne compte fournir une assistance directe en espèces ou en coupon alimentaire afin d’éviter que les petits producteurs vendent leur petit capital productif et protègent ainsi leurs moyens d’existence. En outre, le PAM entend lutter contre la malnutrition au Mali à travers les centres de santé et, là où les marchés fonctionnent, compte faire des transferts monétaires pour permettre aux populations les plus démunis d’acheter des paniers alimentaires conséquents et équilibrés.
118 mille 657 élèves maliens recevront des repas scolaires en 2018
Aussi, au Mali où un enfant sur quatre souffre de la malnutrition, le PAM apporte un soutien conséquent aux repas scolaires.
«Les cantines scolaires jouent un rôle essentiel comme pilier de sécurité sociale et a un impact sur l’éducation », a précisé la représentante du PAM. Les comités de gestion scolaires reçoivent des vivres ou des transferts monétaires pour acheter sur les marchés locaux des produits nutritifs et adaptés aux habitudes alimentaires pour préparer les repas des écoliers. Ce mode de fonctionnement favorise l’autonomisation des cantines scolaires et stimule l’économie locale à travers l’achat de produits locaux.
Pour l’année 2018, les interventions en alimentation scolaire du PAM ciblent actuellement 118 mille 657 élèves dans 600 écoles notamment dans le nord et le centre du pays.
Source: infosepte