Le discours à la nation est une tradition pour un chef de l’Etat au Mali de s’adresser à la nation à la veille du nouvel an. En effet, cet exercice permet de faire le bilan de l’année écoulée et de se prononcer sur les perspectives. Ainsi, le président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta a respecté cette tradition avec une adresse à la nation.
Cependant, pour le porte-parole de l’ancien parti au pouvoir, Sékou Niamé Bathily, le discours du président donne peu d’espoir pour l’avenir. A l’entendre, concernant le volet sécuritaire, le président de la Transition a rassuré le peuple sur la détermination des FAMa à poursuivre la sécurisation du territoire national et il a salué la bravoure des FDS suite aux succès engrangés en 2024 sur le terrain dans la lutte contre le terrorisme dans un contexte difficile.
En ce qui concerne le dialogue et la réconciliation nationale, il a évoqué l’organisation du dialogue inter-malien et la finalisation du programme national d’éducation aux valeurs en 2024. Par rapport à l’intégration sous-régionale, le chef de l’Etat évoque la Confédération des Etats du Sahel avec des assurances sur le volet sécuritaire sans donner de détails sur le volet politico-diplomatique. Ainsi, l’harmonisation des procédures douanières et les questions liées aux documents de voyage n’ont pas connu des réponses satisfaisantes.
S’agissant de la crise énergétique, les promesses faites aux Maliens en 2024 n’ont pas été tenues car les centrales solaires annoncées n’ont pas vu le jour et le pays traverse l’un de ses périodes les plus difficiles. Le secteur privé est à terre au Mali. Aucune perspective rassurante pour 2025 ne ressort de ce message.
Sur le volet politique, le président de la Transition a parlé du changement de gouvernement sans faire cas de la lettre de cadrage transmise par lui au premier ministre. Ainsi, M. Bathily pense que le président a manqué son rendez-vous en décidant de ne pas évoquer le retour à l’ordre constitutionnel sur lequel il était attendu par l’opinion nationale et internationale. Ce choix, pour lui, maintient le peuple malien dans un flou total après l’annonce d’un léger report du scrutin de plus de 15 mois maintenant.
“On maintient le peuple malien dans une transition sans plan et sans durée. La sortie du Chef de l’État devait mettre fin à ces inquiétudes, hélas“, a-t-il conclu.
Ibrahima Ndiaye
Source: Mali Tribune