Des questions continuent de se poser sur les conditions mystérieuses dans lesquelles la fille mineure a rendu l’âme. En tout état de cause, le père médite présentement sur son sort en prison en attendant que toute la lumière soit faite sur le dossier. D’une source sûre, la triste nouvelle a été constatée le 20 juin dernier aux environs de 19 heures. Ce jour-là, dit-on, le corps de la défunte nommée « Fati » a été présenté à l’hôpital Nianakôrô Fomba de Ségou. Cela, par un certain Salif, non moins père de la victime. A cet hôpital censé examiner le corps de la fille déjà décédée, Salif aurait tenté de cacher les circonstances de la mort de Fati. Le suspecté aurait précisé que sa fille a piqué une crise d’asthme et aurait fait une chute accidentelle. Lesquels actes lui ont du coup plongé dans le coma. Fati ne s’est plus réveillée.
La vérité établie grâce au médecin
Il a fallu l’examen du médecin sollicité pour la circonstance pour découvrir certains indices du décès. Le Médecin traitant a relevé de multiples blessures et hématomes sur le corps de la fille. Contrairement aux propos du père, le spécialiste n’a pas constaté un signe d’arrêt cardiorespiratoire (ACR) dû à une crise d’asthme. Le corps a été alors gardé pour d’autres analyses. Le jeudi 21 juin 2024, aux environs de 13 heures, le père s’est alors présenté au commissariat de police du deuxième arrondissement de Ségou. Cela, sur invitation du Médecin qui s’était muni d’une fiche de remise du corps pour inhumation en vue d’obtenir une réquisition de la police. C’est ainsi que le père a été reçu et entendu par le commissariat du deuxième arrondissement de Ségou. C’était pour comprendre les circonstances du décès. Interrogé à cet effet par la police, Salif a précisé qu’en date du 20 juin, aux environs de 19 heures, sa fille Fati a battu son frère cadet de (05) ans. Pour corriger elle aussi, le père annonce avoir administré, à son tour, des coups de fouet à Fati à l’aide d’une corde avant de se rendre à la mosquée pour la prière. Il signale retourner de la mosquée à son domicile en trouvant sa fille « les pieds au sol et la corde au cou ». Il dit avoir essayé de lui détacher et le corps de sa fille est tombé du haut. Une allégation tenue pour annoncer aux policiers que la malheureuse serait victime d’une pendaison.
Les policiers à l’hôpital et au domicile du père pour vérification des faits
Hormis les propos du sieur et de la fiche d’examen du médecin, les policiers se sont ensuite rendus à l’hôpital pour constatations. Des indiscrétions recueillies, il s’est avéré que le corps de la fille ne présentait aucune trace de strangulation, de corde ni de blessure indiquant une pendaison. C’est ainsi que le père a été placé en garde à vue en attendant de faire toute la lumière sur les circonstances du décès de la fillette. De son côté, le père Salif nie catégoriquement avoir battu l’incriminée à mort. Question : comment la fille est morte ?
Signalons que le Médecin avait relevé des hématomes sur le corps de la malheureuse. En poursuivant les investigations, une équipe d’enquête a été dépêchée à la famille de Salif. Ce qui a permis d’interroger la mère de la fille. A son tour, cette dernière a, elle aussi, tenté de dissimuler les circonstances de la mort de leur fille. Aux enquêteur, la bonne dame affirma que sa fille s’était en effet pendue à l’aide d’un « foulard noir », alors que Salif, lui-même, parlait de la pendaison à l’aide d’une corde. Qui des deux est honnête dans cette affaire ? La femme aurait-elle tenté de sauver son mari en s’exprimant de la sorte ? Pourquoi ces contradictions ? Ces déclarations contradictoires ont néanmoins aidé les enquêteurs à croire aux propos du médecin. Lesquels laissent entendre qu’il s’agirait d’un châtiment corporel à l’origine du drame. L’acte se serait produit certainement en cherchant à corriger la fille sans intention de lui donner la mort… Et le père semble, par peur des conséquences liées à son acte, tenter de dissimuler l’homicide en inventant le scénario pareil en toute connivence avec son épouse, non moins mère de la fille. Des analyses scientifiques sont en cours. En attendant le lundi 24 juin 2024, le suspect, en l’occurrence le père Salif, a été déféré et placé sous mandat de dépôt.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS