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Ségou: 2 576 actes de naissance établis, mais non retirés en 2020

Après l’étape du District de Bamako, dans le quartier Lassa en Commune IV, une mission de CRI-2002 conduite par son Président, le Dr Abdoulaye SALL, Contact National de Transparency International, s’est transportée dans les cercles de Ségou, le mercredi 30 juin 2021, et de Sikasso le vendredi 2 juillet 2021, pour la mise en œuvre d’initiatives citoyennes à travers les Centres d’Assistance Juridique et d’Action Citoyenne (CAJAC SEGOU ET SIKASSO), créés, et lancés, sous l’égide de CRI-2002 en mai 2017. Les communications ont porté sur les instruments juridiques nationaux et internationaux de lutte contre la corruption ; l’identification, et le recours aux valeurs, principes, mécanismes, instruments, outils traditionnels de lutte contre l’impunité et de la promotion de l’intégrité.

 

Il faut rappeler que les CAJAC sont « …Une Idée, Un Espace, Des Instruments, des Outils innovants pour la transparence, l’intégrité, la bonne gouvernance, et la lutte contre la corruption. » de Transparency International universellement reconnus, et admis, pour : i) contribuer à la connaissance, et à la compréhension commune, partagée et acceptée, des enjeux, des défis, des perspectives de lutte pour l’intégrité, la transparence, la bonne gouvernance, et contre la corruption et l’impunité, à travers l’information, la sensibilisation, la formation, l’éducation, la communication, le plaidoyer; ii) informer, sensibiliser, former, et mobiliser, dans les Régions de Sikasso et Ségou, les représentants des Collectivités Territoriales, des Organisations de la Société Civile (OSC), des Médias (publics et privés), des Jeunes, des Femmes, des Personnes Vivant avec Handicap, des Autorités traditionnelles, coutumières, religieuses pour une connaissance, et une compréhension commune, partagée et acceptée, sur ce chantier majeur de la co –construction de la démocratie, et de l’implantation de Transparency International (TI) dans notre pays.
Selon le Président de CRI-2002, c’est dans cette dynamique qu’il faut inscrire les présentes Initiatives Citoyennes de CRI-2002 dans les régions de Ségou et de Sikasso.

La mobilisation générale
A Ségou la cérémonie d’ouverture, qui a eu lieu dans la salle de conférence du Cercle, a été présidée par Daouda DIARRA, Préfet Adjoint, en présence de Nouhoun DIARRA, Maire de la Commune Urbaine de Ségou, Oumar TOGORA, Coordonnateur Général des Chefs de Quartiers et Villages de la Région de Ségou, Dialla DIAKITE, Point Focal CRI-2002 Région de Ségou, Président CAJAC Ségou, du Dr Abdoulaye SALL, Président de CRI-2002, Contact National de Transparency International, accompagné de Issa DEMBELE et Hamidou LY, respectivement Coordonnateur Scientifique, et Comptable de CRI-2002.
A Sikasso, la cérémonie d’ouverture a eu lieu dans la salle de conférence de la Mairie de la Commune Urbaine de Sikasso sous la présidence de Abdrahmane SIDIBE, 1er Adjoint au Maire, en présence de Elhadj Siriki DIAWARA, Coordonnateur Général des Chefs de Villages et Quartiers de la Région de Sikasso, Benjamin THERA, Point Focal CRI-2002 Région de Sikasso, Président CAJAC Sikasso, de l’Equipe de CRI-2002 conduite par son Président, le Dr Abdoulaye SALL.

La nécessité d’interroger nos cultures
Après les cérémonies d’ouverture consacrées aux mots de bienvenue du Maire ou de l’Officier d’État Civil, de remerciements et d’attentes des Coordonnateurs Généraux des Chef de Villages et Quartiers des deux (02) régions, de cadrage du Président de CRI-2002, Contact National Transparency International, Dr Abdoulaye SALL, les travaux ont porté sur les communications présentées par Issa DEMBELE, Coordonnateur Scientifique de CRI-2002, et Dr Abdoulaye SALL, Président, sur les instruments juridiques nationaux et internationaux de lutte contre la corruption, suivies de celle de Yamoussa COULIBALY, Historien Chercheur, sur l’identification, et le recours aux valeurs, principes, mécanismes, instruments, outils traditionnels de lutte contre l’impunité et de la promotion de l’intégrité.
Des différentes communications, nous rapporte-t-on, après les échanges et débats à Ségou aussi bien qu’à Sikasso, il ressort qu’en plus des instruments nationaux et internationaux existants de lutte contre la corruption et pour la promotion de l’intégrité, et de la bonne gouvernance, il est aujourd’hui indispensable d’interroger notre culture, nos coutumes, nos us et traditions, pour ressourcer la dynamique étatique dans ses trois dimensions : la prévention, la gestion, et la non-répétition en adaptant les textes existants à nos pratiques sociales, morales, et culturelles.
Il faut souligner que selon la Politique nationale de la citoyenneté et du civisme adoptée par le Gouvernement en 2017, deux maux minent la gouvernance dans notre pays : le premier de ces maux, c’est l’effritement de l’autorité parentale, et le deuxième celui de l’autorité de l’État.
Selon nos sources, tous et toutes s’acharnent sur l’effritement de l’autorité de l’État, et personne ne s’interroge, et ne se soucie, de l’effritement de l’autorité parentale, de l’autorité familiale, des codes d’honneur, comme l’honneur du nom de FAMILLE, qui ont fondé et fédéré notre pays.
La conséquence : aujourd’hui bien d’enfants du Mali n’ont pas accès à leurs actes de naissance, bien de couples à leurs actes de mariage et/ou de divorces, bien de familles endeuillées des actes de décès de leurs parents, ce qui en amont comme en aval est source potentielle de privation illégale, illégitime, de l’identité, de la situation, et de la sécurisation juridiques des individus, de prolifération conjoncturelle et structurelle de la petite et de la grande corruption.

Abstention record de retrait des actes d’état civil à Ségou
Dans la seule commune urbaine de Ségou, il est recensé au titre de l’année 2020 seulement 2.576 actes de naissance établis, mais non retirés par les parents, 03 actes de décès non enlevés. Que dire alors des déclarations de naissance, de mariage, de carnets et livrets de famille, de décès, de la situation dans les 702 autres communes, notamment les 682 communes rurales du pays ?
Le CAJAC Ségou, à l’instar du CAJAC Sikasso, entend s’attaquer au problème, y travailler en partenariat stratégique et opérationnel avec les familles, les chefs et conseillers de quartiers, les élus de la commune urbaine de Ségou, les jeunes, les femmes.., et en se ressourçant de l’expérience en cours à Sikasso dans le quartier Wayerma II avec Cri-2002, pour sortir de ce cul-de-sac contraire aux dispositions de l’Article 2 de notre Constitution « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion, et l’opinion politique est prohibée ».

Une expérience réussie à Sikasso
L’expérience en cours à Sikasso dans le quartier Wayerma II, nous fait-on savoir, la stratégie élaborée sous l’égide de CRI-2002, Contact National de Transparency International, sont probantes, et méritent d’être dupliquées : total des actes de naissance non retirés au démarrage en 2018 : 3.040 dont 1.536 masculins et 1.504 féminins.
Après opération en 2018 : naissances : 1.292 actes non retirés : 51 dont 24 masculins et 27 féminins.
Que dire, selon les participants à Ségou et à Sikasso ? Que de recommander à l’État, notamment le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, aux Collectivités Territoriales, aux partenaires techniques et financiers, de consolider, et de renforcer ces Initiatives Citoyennes en marche à travers les CAJAC dans les régions de Sikasso et de Ségou, avec leur extension dans les autres régions et le district de Bamako.
Rappelons qu’en juillet 2020, Transparency International et le Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères ont signé une convention de subvention pour la mise en œuvre du volet IV du projet intitulé ‘’Renforcement de la présence de Transparency International en Afrique subsaharienne’’ dont l’objectif général est de contribuer à la lutte contre l’impunité et à la promotion de l’intégrité en Afrique subsaharienne.
Ce Projet est mis en œuvre dans trois pays, à savoir: le Burundi, le Mali et le Togo. CRI-2002, think tank associatif et contact national de Transparency International, est responsable de la mise en œuvre des activités du Projet au Mali conformément aux objectifs et cibles convenus.
Le lancement national a eu lieu, le lundi 11 février 2019, à la Maison du partenariat Anger-Bamako.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : INFO-MATIN

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