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Sécurité du Sahel : La CEDEAO tape aux portes du G5 Sahel

Des appels se multiplient pour l’extension de la force antiterroriste G5 Sahel au-delà des 5 pays africains qui le composent. En attendant la rencontre prochaine de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest(CEDEAO), prévue le 14 septembre prochain, tout est mis en œuvre pour que G5 Sahel et CEDEAO fassent front commun. Il n’y a rien de surprenant à cette volonté de rassemblement si l’on tient compte de l’extension de la menace terroriste qui a donné naissance au G5 Sahel.

Lorsque le G5 Sahel naissait en 2014, la menace terroriste était confinée à quelques Etats de la savane à savoir le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad. Les partenaires européens de ces pays ont cru bien faire de mettre ensemble ces Etats dans la perspective de lutter efficacement contre les ramifications des groupes terroristes Al Qaeda au Maghreb islamique(AQMI ) et le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).

Aujourd’hui, la situation est tout autre : plus aucun pays de la CEDEAO ne semble être à l’abri des djihadistes qui ont frappé jusqu’au bord de l’Atlantique dans le golf de Guinée. L’attentat de Grand Bassam en Côte d’Ivoire en mars 2016 a été un avertissement sérieux qui a amené le président Alassane Ouattara à prendre des mesures de sécurité pour renforcer les contrôles au niveau des frontières du pays avec ses voisins du Mali et du Burkina Faso.

Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, a été secouée par plusieurs attentats  meurtriers qui ont endeuillé le pays. Les groupes terroristes ont finalement investi des localités du nord du pays sur fonds de tensions intercommunautaires. D’autres pays comme le Sénégal et la Guinée Conakry sont sous une forte pression des groupes terroristes qui sévissent dans le Sahel. Le Benin a d’ailleurs fait la triste expérience de la prise en otage d’un touriste français en mai 2019.

La CEDEAO, c’est aussi des pays anglophones qui développent des échanges avec leurs voisins du Sahel. Le groupe djihadiste Boko Haram est certes né au Nigeria, mais il a joué un grand rôle lors des attentats qui ont frappé le Niger, le Tchad et même pendant l’occupation des villes du nord du Mali en 2012. Le Ghana, autre pays anglophone, est aussi sous pression de terroristes affiliés à ce groupe et à d’autres mouvements islamistes. Le gouvernement burkinabé a d’ailleurs revenu Accra de l’infiltration du territoire ghanéen par des groupes terroristes.

Comme réponse, la décision de l’ouverture de la CEDEAO à d’autres pays pour combattre le terrorisme a été annoncée par le Président Alassane Ouattara le 12 juillet. «Nous avons convenu d’un sommet extraordinaire de la CEDEAO le 14 septembre prochain à Ouagadougou pour mieux coordonner nos efforts et prendre toutes les mesures nécessaires pour essayer de combattre le terrorisme », a-t-il déclaré.

Les pays comme le Tchad et la Mauritanie qui ne font pas partie de la CEDEAO devront prendre part à la future rencontre de la communauté qui planchera sur les questions de défense et de sécurité. L’initiative a été saluée par le ministre malien des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé, qui a confirmé son attachement à ce que les efforts des pays de la région soient mis en commun pour contrer le terrorisme.

Soumaila T. Diarra

SourceLerepublicainmali

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