Des informations recueillies ça et là indiquent une mauvaise saison agricole au Mali à cause d’une mauvaise pluviométrie. Quelle sera l’ampleur des dégâts sur les récoltes ? Quelles zones seront le plus affectées ? Que faut-il faire pour éviter une crise alimentaire ? En attendant d’avoir des réponses à ces questions, les autorités misent sur la première session du Cadre harmonisé d’analyse et d’identification des populations en insécurité alimentaire au titre de la campagne agricole 2017-2018. La première session s’est ouverte hier 13 novembre.
Selon Oumar Ibrahim Touré, le ministre commissaire à la sécurité alimentaire, déjà les informations qui sont parvenues font état d’une pluviométrie capricieuse avec des poches de sécheresse et un arrêt précoce des pluies. On signale également une crue faible ayant entrainé des problèmes d’irrigation ou d’inondation de rizières à submersion libre et contrôlée.
La situation a entrainé une décrue précoce qui pourrait impacter négativement les cultures de submersion, l’inondation des mares et lacs, la production halieutique et autres. « Ces faits vont certainement impacter les perspectives de récoltes à travers le pays. En effet, les nombreux semis tardifs dont les cycles n’ont pas pu être bouclés convenablement et les cas d’inondations par endroits engendreront en 2018 des baisses de rendement des cultures », a déclaré Oumar Ibrahim Touré.
Sur le plan pastoral, la soudure 2016-2017 a été difficile dans les zones de concentration au nord du pays et les premières pluies ont causé des mortalités inhabituelles de bétail dans les régions de Tombouctou et Gao. « Cette année, le niveau de la biomasse est inférieur à la celui de l’année dernière et des déficits importants sont signalés dans certaines zones frontalières », a ajouté le ministre commissaire à la Sécurité alimentaire.
Les descentes précoces de troupeaux transhumants pourraient provoquer, selon les autorités, des concentrations inhabituelles dépassant les capacités de charge de nos parcours et créer des risques de conflits entre éleveurs et agriculteurs. La pêche est également victime de la mauvaise crue, avec la mauvaise inondation des frayères pour la reproduction des espèces.
Le Cadre harmonié est un outil renseigné à partir des informations issues des différentes évaluations de la situation alimentaire et nutritionnelle faites à travers le pays. Cela est renforcé par les données produites par les ONG, les structures nationales, les partenaires et la société civile.
Source: Le Républicain