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Sécurisation du patrimoine culturel : DES « SOLDATS DE LA CULTURE » EN FORMATION

Ils vont aller en guerre contre ces individus qui pillent les sites abritant nos biens culturels pour les proposer à des collectionneurs indélicats, voire même à des musées célèbres

Ramatoulaye Diallo ministre culture renonctre visite Andrew Young ambassade usa patrimoine

Le Musée national abrite depuis hier un atelier de formation pour la sécurité des sites du patrimoine culturel au Mali. Intitulé « Réduire le vol et la perte des biens culturels » et organisé par la direction nationale du patrimoine culturel, sous l’égide du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, il est soutenu par le gouvernement américain et durera jusqu’au vendredi 22 mai. La vingtaine de participants vient des musées, des missions culturelles et des autres structures de conservation et de promotion du patrimoine culturel de notre pays.
Pendant des millénaires, ce patrimoine culturel, facteur de dialogue, de paix durable et de cohésion sociale, a permis aux communautés de vivre ensemble dans le respect de leur diversité et dans une harmonie totale. Dès la mise en évidence de l’importance pécuniaire de certains éléments de ce patrimoine, des individus, peu scrupuleux, avides de richesse, se sont organisés pour piller les sites qui les abritent, les voler pour les proposer à des collectionneurs indélicats, voire même à des musées célèbres, a déploré le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme qui présidait la cérémonie d’ouverture de l’atelier.
Préoccupé par ce pillage systématique de son patrimoine culturel, le Mali a sollicité l’aide de ses partenaires, afin d’arrêter l’évasion de ses biens culturels, notamment des masques du pays dogon et des statuettes en terre cuite de Djenné. « Les Etats-Unis ont répondu favorablement à cette sollicitation par la signature, en 1993, de l’accord sur les restrictions à l’importation de matériels archéologiques de la vallée du Niger et des Falaises de Bandiagara, renouvelé, pour la cinquième fois, en 2012 », a rappelé Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo.
Le pillage, préoccupation essentielle pour le gouvernement et les communautés gestionnaires et gardiennes des biens culturels, justifie que notre pays soit à pied d’œuvre pour une meilleure règlementation de la profession de négociant en biens culturels.
Le ministre de la Culture constate que si l’accord de 1993 a éminemment contribué à réduire le trafic sur les biens culturels maliens, depuis 2012, notre patrimoine culturel subit une atteinte plus grave, notamment dans le Nord du pays. La quasi-totalité des mausolées (quatorze sur seize), composante importante du patrimoine mondial de Tombouctou, ont été détruits par des barbares. Des manuscrits anciens ont été brûlés. Il y a une semaine, le mausolée de Sékou Amadou, empereur du Macina, a connu les affres de cette nouvelle barbarie.
La nécessité d’entreprendre des mesures de sauvegarde urgente et efficace pour la prévention des risques encourus par un patrimoine aussi sensible nous interpelle tous. C’est pourquoi Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo a salué la tenue de cet atelier de formation sur la sécurité du patrimoine et sur le vol et la perte des biens culturels.
Pour Andrew Young, le chargé d’affaire de l’ambassade des USA, cet atelier qui permet de former les « soldats de la culture malienne pour en faire des acteurs efficace de lutte contre le vol et la perte des biens culturels, contre la fuite de son histoire et de son avenir, et contre toutes les formes de fléaux qui freinent le développement harmonieux d’une communauté dans sa pleine diversité ».
La présence de deux experts américains de renom dans le domaine de la sécurité de sites culturels que sont Laurie et Arthur Kingsbury pour encadrer cette formation, témoigne, à suffisance la volonté de l’ambassade américaine de contribuer à la protection et à la préservation du patrimoine culturel malien.
« L’air du temps, au lendemain de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, est à l’optimisme quant au pansement des blessures ouvertes par la crise que nous avons connue. L’espoir de la signature de cet accord se conjugue avec celui de la relance économique et du développement du Mali. Mais, je veux croire qu’un développement durable n’est pas possible sans que nous ne tirions toutes les leçons des conséquences de cette crise sur notre culture et sur notre patrimoine culturel. Les actes que nous posons aujourd’hui participent de cette démarche », a souligné le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme.
Y. DOUMBIA

source : L Essor

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