Au début de l’occupation du septentrion malien par les groupes armés, il était question des 2/3 du territoire. Aujourd’hui l’insécurité permanente s’étend sur les ¾ du pays. Comment relever ce défi ?
Des appels et même des cris se sont fait entendre pour la sécurisation des localités par les Forces armées maliennes-FAMa. Notamment suite aux massacres des populations civiles dans les localités comme Diouara, deux fois Ogosagou, des localités à Bankass et Badiangara… ces appels sont devenus plus pressants. Toujours, ce sont des ‘’hommes armés non identifiés’’ qui sont pointés du doigt. Autant dire, que personne ne sait d’où ils viennent, d’où ils partent après leurs crimes. Pourtant, ce ne sont pas des fantômes ! Ils viennent de quelque part et rejoignent leur fief ou leur base après les attaques. Alors, il y a un mouvement de ces groupes armés, qu’il soit diurne ou nocturne, ils ne restent pas indéfiniment dans la clandestinité. Tant que les pays du sahel, notamment ceux du groupe dit de G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et le Tchad), en général, le Mali en particulier, ne parviennent pas à contrôler ce mouvement, à briser cette chaine de coordination entre les différentes tendances (ceux de Iyad Ag Aly et de Amadou Koufa), le vaste territoire du sahel occidental ne sera pas en paix. Parce que le contrôle de ce territoire semble être un objectif fondamental pour ces terroristes qui se cachent sous le manteau de la religion pour faire de la zone un no mans land. Ils veulent non seulement avoir une liberté de mouvements et d’activités, mais aussi avec la complicité des forces obscures internationales, avoir la main mise sur les ressources naturelles, y compris l’énergie solaire, de ce vaste territoire aride mais riche.
Aucune armée au monde, fut-elle puissante, ne peut stationner des troupes dans toutes les localités du pays. Le Mali, dont l’armée est en reconstruction, ne peut nullement prétendre assurer la sécurité des personnes et des biens par la présence permanente de son armée dans les localités cibles ou vulnérables. Les Fama n’ont pas et n’auront pas cet effectif. Les patrouilles terrestres et l’érection des postes provisoires ne suffisent pas pour endiguer le fléau de l’insécurité qui sévit actuellement le long des frontières Mali-Burkina-Niger. Déjà, même la poursuite des assaillants, après les attaques ou pendant leur repli, pose problème. Nous avons vu que seul l’appui aérien a permis mainte fois de sortir nos troupes de la braise. Nous n’apprenons rien aux stratèges de l’armée en disant ‘’qui contrôle l’air, contrôle la terre’’.
Donc, pourquoi ne pas organiser la surveillance aérienne pour circonscrire tous les mouvements suspects. Comment y parvenir ? Pour nous les profanes, en multipliant la création des aérodromes ou aérodrones. Par exemple dans la région des Kidal il faut avoir deux aérodromes plus l’aéroport notamment à Aguelhock, un aérodrome à Menaka, deux, plus l’aéroport de Sévaré, à Mopti et un dans le secteur de Diabali à Ségou. Pourquoi aussi ne pas équiper nos véhicules et engins blindés de GPS afin de pouvoir les retracer après enlèvement ? C’est vraiment coûteux mais si la communauté internationale, à travers les Nations unis, est de bonne foi, la mise en place de ce dispositif est bel et bien possible. Créer et équiper ces aérodromes d’avions ou de drones de surveillance capables de survoler la zone et de détecter tout mouvement suspect, de jour comme de nuit. La seule solution pour palier aux insuffisances d’effectif des forces armées du G5 Sahel et ou du Mali.La sécurité n’a pas de prix et le Mali est au cœur de cette lutte contre le terrorisme au Sahel.
Drissa Tiémoko SANGARE
Source : L’Analyste