Pour sauver la Sécu, le gouvernement table sur 2,9 milliards d’euros d’économies en 2014, dont un milliard issu de la baisse du prix des médicaments.
Une fois de plus, le gouvernement compte sur les médicaments pour sauver la Sécu. Sur les 2,9 milliards d’économies programmées en 2014, près d’un milliard devra venir de baisses de prix des médicaments. Un montant auquel il faut également ajouter 120 millions d’économies générées par des réductions sur les prix des dispositifs médicaux (seringues, matériel médical, etc.).
Les patients ne seront pas mis à contribution: aucun déremboursement n’est annoncé par le gouvernement. En revanche, les industriels ne décolèrent pas. «Des baisses de prix à hauteur d’un milliard étaient déjà inacceptables l’an dernier, assène Patrick Errard, le patron du Leem, le syndicat des fabricants de médicaments. C’est, en plus, incohérent cette année avec la politique du gouvernement.»
Les hôpitaux dans le collimateur
La raison de sa colère? Le contexte qui n’a «plus rien à voir avec celui de l’automne 2012». L’industrie du médicament est en «récession» avec un chiffre d’affaires en recul d’environ 3 % en 2013 et toute nouvelle coupe dans leurs activités aura sans conteste des effets sur l’emploi. Surtout, la décision de Marisol Touraine est en contradiction, selon le patron du Leem, avec les engagements pris en juillet lors du Conseil stratégique des industries de santé pour stimuler le secteur.
Une exaspération partagée par le Gemme qui regroupe les fabricants de génériques. Leur contribution aux économies, toujours sous forme de baisse de prix, devrait dépasser 200 millions en 2014, contre 150 en 2013. De cette façon, les génériques contribuent à plus de 8 % des économies alors qu’ils ne représentent que 2 % des dépenses de santé.