Ils sont commerçants détaillants, parfois grossistes, vendeurs ambulants, artisans, ou des entreprises non déclarées aux autorités. Le secteur informel présente de nos jours une question cruciale car au tant difficile à cerner qu’à définir. La preuve : les statistiques se font toujours rares pour leur nombre exact.
L’informel reste depuis longtemps une épine à soulever afin de lui permettre de joueur pleinement son rôle de levier au développement du Mali. Même s’il le fait déjà d’une manière ou d’une autre.
Selon de nombreuses études, le secteur informel bien que constituant un manque à gagner pour l’Etat, notamment en termes de recettes fiscales, constitue une importante niche où se résorbe le chômage surtout en milieu jeune.
Ce secteur occupe les entreprises familiales, la plupart commerciales, exerçant leurs activités sans être enregistrés au Registre du commerce et du crédit mobilier.
Aussi, sont-elles entreprises fantômes qui exercent leurs activités ou produisent des biens et services clandestinement, sans être déclarées en vue d’échapper aux différents régimes des impôts.
Si les domaines d’activités et le mode d’exercice diffèrent, les acteurs du secteur informel au Mali sont en général jeunes avec une domination des femmes.
En effet, il n’existe pas ou presque pas des statistiques fiables pour cerner le nombre d’acteurs évoluant dans l’informel au Mali. On sait tout de même qu’il est et reste dominé par des activités commerciales, et menées massivement par un certain de personnes âgées de 20 à 40 ans.
Il s’en dit donc eu égard à la démographie malienne, qu’un fort enjeu s’invite autour de ce secteur qui doit faire davantage l’objet d’attention des plus hautes autorités, tant les recettes fiscales en souffrent, de même que la sécurité alimentaire des consommateurs dans le pays :
« On a vu que le secteur informel échappe à l’Etat. Son contrôle est difficile. Toutefois, on constate que dans les pays développés comme la France, même s’il en existe, c’est en des nombre très limités et ce nombre limité se trouve sous le contrôle de l’Etat. Par contre chez nous, il est aussi difficile pour l’Etat en manque de données sur le secteur informel et la traçabilité de ses activités et des flux de contrôle le secteur. Ce qui constitue une menace grave à la sécurité intérieure. Puisque là, on ne sait plus qui vend quoi où et à quel moment », analyse Amadou Boureima Haidara, sociologue.
Selon lui, l’éclosion des clans de l’informel se favorise par le fait que ce secteur refuse de payer les impôts, et ralentit, voire diminue considérablement l’activité économique du pays :
« Ils ne paient pas d’impôt, ils ne sont pas immatriculés, ils sont méconnus et ils n’ont pas de siège fixe. Tous ces aspects encouragent les acteurs de l’informel à demeurer dans ce statut qui n’arrange pas l’Etat d’un côté même, si on sait que ce sont des chefs de familles qui sont dans ce secteur. Cependant, il y a un gap énorme des pertes de l’Etat en termes d’entrées dans le budget, mais aussi de sécurité de la consommation », rappelle Boureima Haidara, qui reste convaincu de l’importance que ce secteur pourrait apporter à l’envol économique du pays.
Ousmane Tangara
Source: bamakonews