Dans le cadre de la préparation de la réunion des ministres des Finances (RMF), pour débattre des réformes politiques et institutionnelles nécessaires afin de mieux utiliser les financements existants et d’attirer des ressources supplémentaires vers le secteur Eau, Assainissement, Hygiène (EAH) et atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), la PDG de l’Assainissement et Eau pour Tous (SWA), Catrina ALBUQUERQUE, a séjourné dans notre pays du 4 au 6 mars. Le point de la mission.
Catrina ALBUQUERQUE qui effectuait sa première mission en Afrique au Mali a rencontré la presse, ce vendredi après-midi, dans un hôtel de la place. Elle était accompagnée du Directeur National Adjoint de l’Hydraulique Djouro BOCOUM ; du point focal de SWA au Mali, Bréhima TABALABA, des représentants de WaterAid…
La communication de la PDG a porté sur deux axes.
Le premier était relatif aux objectifs de sa visite. À ce sujet, elle a égrené : mobiliser la participation du ministre des Finances pour participer à la Réunion des ministres des Finances en avril 2020, et bâtir le soutien financier au secteur à long terme ; renforcer l’engagement politique en faveur du secteur et soutenir la visibilité, l’organisation et la collaboration du secteur. Bien que le Mali ait réalisé des progrès considérables et louables ces dernières années, il est important de prendre d’autres mesures pour aboutir à un secteur efficace qui remplit son mandat. Aussi, il s’agissait de mobiliser le soutien des autres partenaires et acteurs autour des priorités et engagements gouvernementaux pour le secteur ; et, attirer l’attention des leaders sur les défis auxquels font face les communautés vulnérables et marginalisées, y compris les minorités, les femmes, les enfants et les pauvres.
Avant d’aborder le second axe, Catrina ALBUQUERQUE a souligné le progrès important et constant qu’a connu au Mali le secteur Eau, Assainissement, au cours de ces dernières années, avec : une augmentation substantielle du budget public au secteur ; un leadership plus fort et une collaboration plus étroite entre les différents ministères impliqués ; un engagement plus multipartite et soutenu grâce notamment au Cadre de Consultation annuel ; l’intégration de la redevabilité mutuelle pour structurer les efforts collaboratifs ; une attention importante aux aspects règlementaires ; et, le lancement de plusieurs nouvelles initiatives. Toute chose, a-t-elle mis en relief, qui fait du Mali un des pays les plus dynamiques dans le partenariat SWA. Le Mali est aussi un des pays pionniers du Mécanisme de Redevabilité Mutuelle dans le cadre de l’Initiative SWA et a souvent été pris en exemple sur cette Plateforme internationale.
Le second axe de l’intervention de la PDG a porté sur ce qu’elle retient de ses entretiens avec le Gouvernement, les Parlementaires, la Société civile, les Partenaires… En somme une litanie de préoccupations se rapportant à : l’évolution graduelle du budget pour le secteur qui doit atteindre ; au tarif de l’eau. Sur ce dernier point, elle a partagé que c’est une question sensible partout et qui, étonnamment, ne se pose avec acuité qu’en période de crise. Une situation exacerbée par les inégalités entre les couches aisées et celles défavorisées lesquelles paient paradoxalement le prix fort. Elle suggère 3 recettes : le financement, la durabilité et l’accompagnement des plus vulnérables pour payer les factures, à travers une politique nationale. La conférencière est convaincue que l’axe N° des ODD qui coïncide avec les objectifs du SWA est atteignable, en dépit d’une échéance très serrée (2030). Pour elle, « c’est une question de volonté, de vision et d’engagement ».
Peut-on espérer que les 5% du budget de l’État seront alloués au secteur ? Elle ne montre pas d’optimisme béat. Beaucoup de ressources étant captées par l’effort de guerre, il en reste peu pour les autres secteurs. Mais elle garde espoir au regard de l’effort déjà consenti et des engagements des engagements des différents acteurs.
Mais elle prévient que les 5% ne suffiront pas eu égard le niveau de la demande et invite à se tourner vers les 3 T : Taxes ; Transferts des bailleurs ; Tarifs qui s’approchent de la valeur réelle de l’eau.
Le DNA de l’Hydraulique, Djouro BOCOUM, a exposé la politique nationale en matière d’accès universel à l’eau qui repose, en partie sur le Programme présidentiel d’urgences sociales qui instruit l’accès de 2% de la population/an à l’eau, soit 800 000 personnes.
En plus, dans le nouveau document du CREDD (2019-2023), l’Eau et l’Assainissement sont érigés au rang de priorité. De même, dans le projet de Constitution, ils seront classés dans la catégorie droits de l’homme a fait savoir M. BOCOUM qui insiste également sur le Partenariat Public/Privé ; l’intensification de la recherche pour apporter des solutions.
PAR BERTIN DAKOUO
INFO-MATIN