C’est officiel ! Le Mali est désormais le premier producteur de coton en Afrique. Sa production de cette année a atteint 1 million 330 balles de fibre blanche, soit 90 000 balles de plus que l’an dernier.
Jadis une référence en Afrique dans la production du coton, le Mali vient de reprendre la place qu’il n’aurait jamais dû perdre. Ainsi, il se hisse à la première place du classement des pays producteurs de coton en Afrique, devant le Burkina Faso.
Ce résultat est le fruit de la volonté politique des autorités d’injecter plus de 15% du budget national dans le monde rural. De 2013 à 2017, cette volonté politique s’est matérialisée par l’augmentation de la subvention des intrants agricoles. Cette performance est aussi due à la fixation d’un prix incitatif de 250 FCFA le kilo aux cotonculteurs.
Ces efforts conjugués ont permis d’atteindre ce résultat et de placer le Mali devant le Burkina Faso. Environ 1 million 330 balles de fibre blanche, soit 90 000 balles de plus que l’an dernier, ont été produites cette année selon les estimations du département américain de l’agriculture, l’USDA.
Selon l’USDA, le Burkina Faso n’a pas produit plus d’un million 300 balles, 10 000 de moins que l’an dernier et 30 000 de moins que le Mali.
« Cette chute du Burkina est liée à la sécheresse et le manque de soins apportés au coton. Depuis l’abandon des semences OGM, qui ne donnaient pas une aussi belle qualité de fibre, mais qui avaient un insecticide intégré, les cultivateurs ont dû revenir au coton conventionnel », peut-on lire dans le document produit.
S’agissant des semences et autres intrants agricoles, l’Etat et ses partenaires ont approuvé des efforts louables, reconnait le département américain.
« La production réalisée en 2016- 2017 est de 647 300 t, contre 480.541 en 2013 -2014, soit une augmentation de 25,76 % au cours de la période 2013-2017. Cette augmentation est notamment imputable au maintien et à l’augmentation du montant de la subvention des engrais par l’Etat, à la mise en œuvre d’une politique de pluies provoquées, au paiement à temps des recettes coton de la campagne précédente, et la fixation d’un prix incitatif aux producteurs à 250 FCFA le kilogramme de coton graine de 1er choix. Ces nombreux efforts fournis par les plus hautes autorités maliennes ont permis au pays de doubler sa production», selon le rapport bilan de 4 ans d’IBK.
A cela, il convient d’ajouter les superficies emblavées pour la production de coton au cours de la même période qui ont également évolué, passant de 480.541 ha en 2013- 2014 à 629.753 ha en 2016—2017, soit une augmentation de 23,69%.
«Cette augmentation des superficies exploitables en faveur de tous les producteurs cotonniers du Mali est l’effet de la politique de renforcement des équipements agricoles mise en place par le président de la République en 2016 (motoculteurs, charrues, semoirs simples et motorisés, batteuse, etc.) et de 1234 tracteurs en 2015. Ce qui fait que le taux d’équipement du monde paysan a atteint les 44,7% pour la traction animale, et 4% pour la motorisation et la mécanisation », indique le rapport.
Ainsi, il ressort de ces données que cette période a été marquée par une intensification de la production cotonnière et surtout une nette augmentation de la productivité du sous-secteur coton.
Cette grande production cotonnière intervient à un moment où les autres cultures ont sérieusement souffert cette année d’une pluviométrie capricieuse et des ravages de la chenille légionnaire au Mali et dans toute la sous-région ouest-africaine. Ces efforts auraient été très profitables au Mali et aux Maliens si l’on pouvait transformer ne serait-ce que le tiers de cette production. Cela créerait des emplois et de la valeur ajoutée sans nul doute au profit de notre économie qui affiche une gueule de bois.
Jean JACQUES