Alioune Ifra N’Diaye: Nous comprenons les décisions prises par le gouvernement contre la pandémie du Coronavirus. Mais elles nous privent de nos instruments de travail. La communauté des artistes et des acteurs culturels du Mali a subi quasiment la même chose avec les événements de 2012, sans aucun accompagnement de l’Etat. Cela a donné un grand coup de frein à une industrie culturelle qui se construisait au Mali et qui commençait à créer beaucoup d’emplois et de richesse. Nous travaillons au niveau de la FEDAMA pour que de telle situation ne se répète plus.
La FEDAMA a réuni ses membres pour une réflexion sur la question. Quelles sont les grandes décisions de cette rencontre du mardi 17 mars ? A ce jour, peut-on évaluer en termes financiers l’impact de cette menace sur le secteur culturel ?
Nous avons effectivement organisé une rencontre avec les opérateurs culturels les plus actifs du Mali. Nous avons évalué la situation et tracé les axes d’action. On a estimé qu’environ 300 salles de cinéma, de spectacles vivants, de scènes, de festivals et de manifestations culturelles et familiales vont être suspendues ou annulées. Soit un manque à gagner d’ici à août 2020 de 1 milliard 230 millions de francs CFA.
Quelles sont les mesures d’accompagnement que la FEDAMA préconise à l’Etat du Mali pour ne pas laisser sombrer les artistes dans la précarité ?
Nous avons adressé une lettre ouverte au Président de la République, qui est aussi le Coordinateur des actions culturelles de l’UA pour attirer son attention sur notre désarroi. On sollicite un cadre de concertation et un fonds d’urgence spécifique à la culture.
Fatoumata Koita