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Second mandat : IBK, très mal parti

Enfermant la plaie sur du pus, le Président sortant réélu, à l’issue d’un processus électoral contestable et contesté par les 2/3 des 24 candidats, a prêté serment devant les membres de la Cour Suprême au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah de Badalabougou. C’était, hier mardi 4 septembre, en la présence des personnalités juridiques, politiques et de la société civile.

L’on a l’habitude de dire dans nos adages qu’«Une bonne nuit se présage par son crépuscule». Si cet adage s’applique sur la situation politico-sécuritaire actuelle du Mali, il y a lieu de s’inquiéter pour demain. La triste réalité incontestable aujourd’hui dans ce pays c’est la guerre des clans. Elle est constatée de tous. Rien ne va entre les politiciens eux-mêmes, les jeunes des deux bords politiques et pire, le même phénomène persiste aussi entre les Chefs religieux longtemps connus  en médiateurs. Et ça, par la politique de division bourrée  de dérives instaurée par la Gouvernance clanique et véreuse d’un  clan qui veut coûte que coûte se maintenir aux pouvoirs. Cela, afin de camoufler l’échec total d’IBK face aux attentes des Maliens à qui il a sciemment promu monts et merveilles lors de la campagne présidentielle de 2013. La réalité est là pour qui veut l’avoir.

En 2013, l’élection d’IBK n’a pas engendré une scène politique aussi cacophonique, encore moins une situation postélectorale aussi mouvementée et conspuée par tous. Contrairement à celle de 2018, elle a été, avec tambours et trompettes, acclamée des deux mains des Maliens. Et, de toutes colorations politiques surtout avec la visite tant louée de son principal rival Soumaïla Cissé avec sa famille au domicile de Mandé Mansa à Sebenincoro, le soir du second tour.

Cette réélection frauduleuse d’IBK à la suite d’une mascarade électorale sans précédent  affirme de plus en plus le slogan quotidien qui fait l’écho dans les grins, les coins et les recoins du pays «IBK n’est pas Hollande». Cette expression récurrente dans les discussions et débats politiques expose qu’IBK, conscient de son échec patent, son incompétence à gérer les problèmes du pays depuis 2013, s’est accroché à la ruche présidentielle au détriment de l’intérêt supérieur de son peuple. Ce, il n’est pas François Hollande  au fait que celui-ci n’a pas opté d’autres chemins sombres pour se faire réélire nonobstant sa discrédité de l’autre temps. Cela, peut-on le dire, est une grande différence entre nos dirigeants africains et ceux de l’occident : «On n’organise pas une élection pour la perdre» avait dit un chef d’État africain. Ici, c’est tant pis pour le peuple !

En effet, à la suite des deux tours vicieux du scrutin présidentiel du 29 juillet et du 12 août soldés par des irrégularités graves organisationnelles et sécuritaires, la Cour Constitutionnelle a rejeté toutes les requêtes des candidats contestateurs des résultats du premier tour. Elle a, ensuite, en violation flagrante de la loi, déclaré le Président sortant Ibrahim Boubacar Kéïta réélu pour un nouveau quinquennat avec le même scénario en défaveur du candidat Soumaïla Cissé au second tour qui avait pourtant formulé ses requêtes avec  épaules pleines de preuves concrètes de fraudes, d’irrégularités graves  et de bourrage d’urnes dans la Région de Kidal et dans certaines zones .

Ce nouveau quinquennat acquit sur fond de division et de haute tension  politique et sécuritaire risque d’être englouti dans la réparation des remous enfantés par ce processus électoral cautionné par l’impartialité des organes chargés de l’affaire notamment le Gouvernement et la Cour Constitutionnelle. Les conséquences sont déjà là. Plusieurs candidats dont Soumaïla Cissé, Oumar Mariko, Mountaga Tall, Moussa Sinko Coulibaly tous avec leur famille politique, ont déclaré qu’ils ne le reconnaitront pas en tant que « Président du Mali » pendant ces périodes. IBK pourrait-il les rassembler avec ses critiques incessants et ses discours de menace ? Très incertain.

Les défis à relever

En plus de la crise sécuritaire du Nord qui s’est généralisée jusqu’au centre du pays pendant son mandat, Ladji Bourama fait de nouveau face à de nombreuses attentes de la population civile sur la question d’ordre politique  économique, scolaire et sanitaire.

Pourrait-il?

Le temps, l’unique juge, nous en dira plus. Mais, ce qui est clair et concret comme la levée du soleil, les bases de politiques de l’Autriche premièrement installées dans son premier mandat par sa famille à la solde de Karim Kéïta et son parti  ne pourront pas les relever. Car, les soutiens fantasques qui l’ont aidé à se réélire sur le dos des Maliens  ne sont là que pour les conforts des postes nominatives et autres.

Seydou Konaté : LE COMBAT

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