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Sécession, repli identitaire : Le Mali face au piège du clivage communautaire

Pour des intérêts égoïstes et haïssables, les démocrates prédateurs, qui ont pris en otage les acquis de 1991 du peuple, ont choisi comme mode de gouvernance la division de notre société. Les présidents Alpha Oumar Konaré (AOK) et Amadou Toumani Touré (ATT) ont attisé la haine entre les différentes communautés maliennes pour se maintenir au pouvoir. Si le premier est sorti idem des flammes du feu qu’ils avaient allumé, le second s’est vu chassé du pouvoir par des soldats mécontents de la gestion de la rébellion dans le Nord du pays, en janvier 2012.

Couronnement de longues années de lutte du peuple malien contre la tyrannie de la soldatesque qui s’est emparée du pouvoir, le 19 novembre 1968, la démocratie malienne a été prise en otage au sortir de la Conférence nationale de juillet-août 1991 par des femmes et des hommes qui n’incarnaient nullement le changement encore moins la cohésion sociale. Ils ont taillé sur mesure des textes qui leur permettaient de mieux asservir le peuple malien. De la Constitution aux avantages accordés à cette bande de politiciens de la 25ème heure, en passant par le tripatouillage des textes, les Maliens n’ont eu leurs yeux que pour pleurer. Conséquences: l’existence même du Mali est sérieusement menacée.

Le premier homme politique, qui a prêté son flanc à cette politique de diviser pour mieux régner, n’est autre que celui qu’on appelle maladroitement le chantre de la démocratie, Alpha Oumar Konaré. Cet homme était considéré par beaucoup de ses compatriotes comme l’incarnation du changement que le peuple malien n’a cessé de réclamer  avant, pendant et après la chute du général Moussa Traoré. Mais c’était sans connaître les intentions réelles du président Konaré envers les Maliens qui l’ont préféré, en 1992, à Tiéoulé Mamadou Konaté qu’il a qualifié de vacancier lors du face-à-face sur le petit écran de la Radio télévision malienne (RTM).

Avant même d’accéder à la magistrature suprême, le candidat de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) a débuté la démolition de la société malienne par la division des partis politiques, des associations de la société civile et tout ce qui pouvait constituer un contre pouvoir à son régime. Et c’est l’Union soudanaise- Rassemblement démocratique Africain (US-RDA), le parti de l’indépendance, qui a été la première victime du plan machiavélique du président Konaré.

Il est parvenu à le diviser avant même le début de la campagne présidentielle de 1992. Il savait en âme et conscience que face à l’US-RDA uni, ses chances de remporter l’élection présidentielle étaient minces. Lorsque ce parti a éclaté en deux (US-RDA autour de la candidature de Baba Akhib Haïdara et le BDIA a soutenu Tiéoulé Mamadou Konaré), Alpha Oumar Konaré s’est certainement dit que la politique de diviser pour régner sera désormais sa ligne de conduite pour briser tout regroupement qui pouvait contrebalancer son régime.

Arrivé au pouvoir, le 8 juin 1992, le président Konaré a semé le germe de la division au sein de sa propre formation politique, l’ADEMA-PASJS. Des responsables historiques de ce parti ont été chassés pour laisser la place à des hommes maniables et corvéables à merci. Ainsi, ceux- ci vont créer, en 1994 le MIRIA.

A la même année, le PDP de Me Drissa Traoré subit la foudre du président Konaré. Son représentant en la personne de Me Boubacar Karamoko Coulibaly refuse de quitter le gouvernement conformément à un mot d’ordre de son parti. Le CNID aussi est passé par là. Il est sorti de ses entrailles en 1995 le PARENA, le Parti SADI et BARA. La liste est loin d’être exhaustive.

Et au même moment, des valises pleines d’argent sont convoyées dans le Nord pour maintenir la suprématie de la communauté Ifoghas sur les autres, créant ainsi une tension terrible entre celles-ci. Elle a conduit

Même les familles n’ont pas été épargnées par Alpha Oumar Konaré. Il a divisé tout pour que son pouvoir soit à l’abri de toutes contestations. Cette division, il l’a léguée, en 2002, à Amadou Toumani Touré.

Ce dernier en a aussi fait son instrument de gestion de la sécurité dans le Nord. Il a aidé les communautés dans le septentrion à créer des milices. Comme si cela ne lui suffisait pas, il a transféré une partie des compétences de l’armée nationale à celles-ci à savoir la sécurisation des personnes et de leurs biens, créant un no man’s land dans cette vaste partie de notre territoire nationale. Par la suite, de violents affrontements étaient signalés  entre les milices qui s’étaient engagées dans une course effrénée du contrôle des routes de la drogue et de tout autre trafic.

Malheureusement, IBK, à son tour, joue sur ce clivage ethnique pour gérer le Mali comme ses prédécesseurs l’on fait. Le tour étant déjà joué dans le Nord, IBK a joué sur la fibre ethnique dans les régions de Ségou et de Mopti. Dans la région de Ségou, le régime a tenté d’opposer Bambara et Peulh.

Des milices bambara ont été mises sur orbite pour tuer les Peulh, considérés à tort ou à raison comme des complices d’Amadou Koufa. Que de sang ! Les communautés ont fini par  comprendre que leur salut réside dans l’attente.

Mais c’est dans la région de Mopti que le plan machiavélique du duo IBK-SBM est en marche. Ils ont fini par opposer deux (02) communautés (Dogon, Peulh) qui vivaient en parfaite harmonie depuis des siècles. Aujourd’hui, la tension est très vive entre Dogon et Peulh.

Ce clivage communautaire dans lequel ils ont piégé notre pays menace sérieusement la stabilité du Mali. A défaut d’une réconciliation entre les communautés dans le Nord et dans la région de Mopti, les autorités maliennes, si elles se préoccupent su sort de ce pays, ont intérêt à organiser une conférence nationale digne de ce nom pour aplanir tous les différents entre les différentes ethnies pour bâtir un Mali dans lequel tout le monde se sentira citoyen malien et non un Malien de seconde zone créé par les pseudo-démocrates pour bien profiter des richesses nationales.

Yoro SOW

 Inter De Bamako

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