Dans la nuit de mardi à mercredi, la commission électorale nationale autonome (CENA) béninoise a annoncé les résultats primaires des scrutins législatifs du 28 avril. Suivant ses données, les législatives de cette année ont été marquées par d’importants faibles taux de participation avec 22,99% considérés comme taux le plus bas de l’histoire béninoise.
En la matière, le président de l’instance électorale (CENA), Emmanuel Tiando déclarait depuis le siège : « Le dépouillement a été réalisé à 86% et le nombre d’inscrits au plan national est de 4.992.399 électeurs. Les suffrages valablement exprimés s’élèvent à 1.147.625 voix, ce qui donne un taux de participation de 22,99% ». Le taux de participation n’avait jamais atteint une telle faiblesse depuis que le Benin a acquis sa démocratie en 1990. Les chiffres communiqués sont en bas des 50% pour la première fois dans le pays. Pour des raisons administratives, l’opposition n’avait pas été habilitée à participer aux présentes élections.
Pour manifester leur mécontentement, les leaders de l’opposition béninoise avaient appelé au boycottage du vote qui a été respecté partout dans le pays. Les deux partis proches du président Patrice Talon, notamment le bloc Républicain et l’Union progressiste se sont donc partagé les 83 sièges du présent parlement. Selon les résultats publiés, l’Union progressiste aurait obtenu 645 214 voix pour 47 sièges probables. Quant au bloc Républicain, il aurait obtenu 502 411 voix pour 36 sièges dubitatifs. Aux dits du président de la CENA, dans 39 arrondissements notamment sur les 546 que compte le pays, le vote n’a pas pu se tenir à cause de certains incidents. Suite à ces élections, la plateforme d’observation de la société civile a annoncé la mort de deux personnes lors des élections sur un total de 206 incidents, dont des destructions et incendies de matériels électoraux, voire des accrochages entre militants des partis, populations et forces de sécurité publique. Pour Tiando, la CENA « ne donne que les grandes tendances du scrutin, et il revient à la cour constitutionnelle de proclamer les résultats définitifs et de gérer le contentieux électoral ». Côté des observateurs et ONG internationales comme locales, plusieurs personnes ont critiqué l’exclusion de l’opposition dans le déroulement du scrutin et estiment que la démocratie béninoise « est en recul avec cette option des autorités du pays».
Mamadou Diarra
Source: lepays