Après de longues années de collaboration, Moussa Mara, un des ex-Premiers ministres sous IBK, a fini par être politiquement enterré par les plus gros calibres de sa formation politique, « Yèlèma », ceux-là même sur qui reposait toute l’armature du parti. Cadre brillant et homme politique admiré notamment pour son courage et ses convictions, au regard de son jeune âge, l’ex-Maire de la Commune IV, est manifestement en train de payer pour son égocentrisme viscéral et sa versatilité notoire qui ont sérieusement mis à mal son élan idéologique et moral.
L’avenir politique n’avait jusque-là jamais cessé de sourire à Moussa Mara. Sa volte-face hallucinante à travers son ralliement électoral inattendu en faveur du Docteur Cheick Modibo Diarra, lors de la présidentielle de 2018, aura été l’un des débuts marquants d’une descente aux enfers pour le président du parti « Yèlèma ». Ses militants, désagréablement surpris, voire, déçus par une décision quasi-unilatérale, ont progressivement lâché Moussa Mara, qualifiant son alignement de « trahison » contre la base. Mais Mara n’en n’avait cure et continuait à gérer le parti comme un patrimoine privé.
Plus tard, suite à sa collaboration avec l’astrophysicien, lequel rapprochement s’est également terminé en queue de poisson, revoici le même Mara aux côtés du régime IBK qu’il avait pourtant qualifié de tous les échecs avant et pendant la campagne présidentielle. Avant son alliance avec le Docteur Cheick Modibo Diarra, Moussa Mara, en qui, de nombreux maliens avaient placé une confiance aveugle de leadership, n’avait pas hésité à trahir antérieurement plusieurs autres alliances politiques qu’il avait scellées avec d’autres chefs de partis, notamment, ceux du Bloc « Les Bâtisseurs ».
Moussa Mara qui avait officiellement affirmé son adhésion audit bloc politique, a mystérieusement effacé sa présence sans explication convaincante. Mais, à l’époque, cela n’a guère été étonnant pour ceux parmi les leaders du bloc « Les Bâtisseurs », qui s’étaient jusque-là bien habitués aux interminables et habiles doubles jeux de l’ex-PM. La propension de Moussa Mara à ne pouvoir pas durer dans une alliance ou mouvement politique dont les rênes ne lui sont pas confiées, fait de lui, un homme politique avide de leadership et avec qui les alliances ne font jamais long feu.
C’est fondamentalement d’ailleurs ce qui l’a constamment isolé dans le landerneau politique malien où Moussa Mara n’a cessé de voir les autres leaders comme ceux-là devant toujours se mettre à ses pieds. Au sein du parti Yèlèma, l’égocentrisme anti-démocratique de l’homme, où seules ses décisions comptaient le plus souvent, a conduit à un conglomérat de frustrations au sein du parti au détriment d’autres cadres qui se voyaient chaque fois occuper les seconds rangs dans les instances de décisions. Et c’est le départ massif de ceux-là, parmi qui certains étaient ses plus proches collaborateurs, qui mettra Moussa Mara en lambeaux, hypothéquant ainsi son avenir politique malgré ses talents.
Aujourd’hui, les multiples trahisons perpétrées, aussi bien contre ses adversaires que contre son propre camp, auront valu à Moussa Mara d’être lâché par une avalanche de partisans au profit d’autres formations idéologiquement plus stables et promues à un meilleur avenir politique au Mali. Moussa Mara, autrefois admiré pour la pertinence de ses idées politiques, notamment, sa vision pour la construction d’un Mali nouveau, équivaut désormais à une feuille morte ne pouvant plus se régénérer.
Son charisme, la force de ses convictions, son engagement patriotique et la brillance de ses idéaux, auront cependant été de vains espoirs pour ces milliers de maliens qui voyaient en l’homme, l’incarnation d’un renouveau générationnel. Moussa Mara ne semble dorénavant se mouvoir qu’en fonction de la direction du vent, ses horizons politiques étant devenus effroyablement sombres.
Source : La Sirène