Depuis la composition du nouveau gouvernement, les maliens avaient indexé quelques figures consensuelles sur le plan de l’intégrité et de la compétence. Dans ce lot, apparaît en nette position le ministre de la défense, le Général Ibrahim Dahirou Dembele.
Et depuis sa nomination, des bouleversements sérieux se seraient produits au niveau de l’armée. Mais le carnage qui s’est opéré le dimanche dernier dans la commune de Sangha n’aurait pas laissé le chef du département de la Défense sans émotion et réflexion.
D’après nos sources d’information, le Général Dahirou Dembele aurait été reçu par le président de la République dans la nuit du 11 au 12 juin 2019. Celui-ci se serait présenté, chez le Président, à sa propre demande avec sa lettre de démission. Nos sources rapportent que le ministre de la défense serait allé voir le chef de l’Etat pour lui faire part de l’état actuel de l’armée malienne. Le manque d’effectifs, manque d’équipements adéquats et surtout le manque de motivation de certains soldats. Une franchise totale de la part du ministre Dahirou Dembele qui se verrait dans l’impossibilité d’éviter les massacres à répétition, constatés dans le pays. Il serait difficile d’arrêter cette spirale de massacres avant au minimum deux années.
D’après nos informations, les explications du ministre de la défense relèvent d’un réel souci d’avoir une armée digne de ce nom. La situation actuelle ne serait pas facile. Une source confirme même que l’armée malienne ferait de la figuration dans 80% du pays. Pour le ministre de la défense, il faut une intégration de masse, une nouvelle dotation en équipements militaires, une grande campagne pour la motivation des militaires et surtout des sanctions contre certains chefs militaires responsables de malversations.
Le Président de la République aurait refusé de prendre la démission et aurait exhorté le ministre de la Défense de redoubler d’efforts afin de revaloriser l’armée malienne. Comme beaucoup de maliens, le ministre Dembele aurait aussi demandé au Président de revoir, non seulement l’accord de défense avec la France, mais aussi, le renforcement du mandat de la Minusma.
En Ministre responsable, ajoute notre source, le ministre de la défense aurait demandé au Président de la République Ibrahim Boubacar Keita de ne relever aucun chef militaire car il estimerait être le premier responsable.
Source: Figaro du Mali