Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de recherche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) spécialisée sur le cancer, a annoncé ce mercredi sa décision de classer la consommation de boissons très chaudes comme “probablement cancérogène pour l’homme”, fondée sur une évaluation de cancérogénicité réalisée par un groupe de travail international en mai dernier.
Des “données limitées” provenant d’études épidémiologiques ont montré une association positive entre le cancer de l’œsophage et le fait de boire des boissons très chaudes, a fait savoir le CIRC.
“Des études menées dans des régions comme la Chine, la République islamique d’Iran, la Turquie et l’Amérique du Sud, où le thé ou le maté sont traditionnellement bus très chauds (à environ 70 °C), ont montré que le risque de cancer de l’œsophage augmente avec la température à laquelle la boisson est consommée”, a indiqué l’agence de recherche basée à Lyon en France.
“Le tabagisme et la consommation d’alcool sont des causes majeures de cancer de l’œsophage, notamment dans de nombreux pays à revenu élevé. Cependant, la majorité des cancers de l’œsophage surviennent dans certaines régions d’Asie, d’Amérique du Sud et d’Afrique de l’Est, où boire régulièrement des boissons très chaudes est fréquent et où les raisons de la forte incidence de ce cancer ne sont pas aussi bien comprises”, a expliqué le Dr Christopher Wild, directeur du CIRC.
Il a précisé que les résultats laissent penser que la consommation de boissons très chaudes est une cause probable de cancer de l’œsophage et que c’est la température, plutôt que les boissons elles-mêmes, qui semble être en cause.
Le cancer de l’œsophage est la huitième cause la plus fréquente de cancer dans le monde et l’une des principales causes de décès par cancer, avec environ 400 000 décès enregistrés en 2012 (5% de tous les décès par cancer).
Créé en 1965 par l’OMS, le CIRC publie régulièrement des monographies sur les risques cancérogènes pour l’homme constitués par divers agents, mélanges et expositions, en les classant en cinq catégories : cancérogène pour l’homme, cancérogène probable pour l’homme, cancérogène possible pour l’homme, inclassable quant à sa cancérogénicité pour l’homme et probablement non cancérogène pour l’homme.
Source : xinhua
