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Sans une transition consensuelle, point de salut

Le médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, Goodluck Jonathan est à Bamako, depuis dimanche, dans le cadre de l’évaluation périodique de la transition. Coïncidence ou non, ce séjour a lieu au moment où le processus cahoteux mis en route depuis huit mois semble s’acheminer vers un pic avec l’énoncé de  » dix mesures de rectification » par le président du comité stratégique du M5-RFP, Choguel Maïga. Cela à la faveur de sa toute première rencontre avec le président Bah N’Daw, resté jusque-là indifférent à sa demande d’audience déposée auprès de lui depuis janvier 2021.

 

«  Les poursuites judiciaires contre les commanditaires, auteurs et complices des tueries de juillet 2020, l’organisation des assises nationales de la refondation, la création  d’un organe unique de gestion des élections, la dissolution du gouvernement et du Conseil national de transition (CNT) » sont les mesures les plus susceptibles d’être sources de désaccord entre les autorités en place et le mouvement de contestation si un dialogue venait à s’ouvrir.

En effet, les commanditaires des tueries occasionnées par la chute d’IBK sont probablement à rechercher parmi les chefs militaires, dont certains participent à la gestion du pouvoir actuel, si l’on se rappelle que l’ancien premier ministre Dr Boubou Cissé avait affirmé n’avoir donné aucun ordre dans la répression survenue. Qui plus est il a adressé une demande d’explication aux responsables de la sécurité qui n’a pas eu de suite en raison du coup d’Etat du 18 août.

L’organisation des assises nationales de la refondation ne parait guère justifiée après le Dialogue National Inclusif (DNI) et les Concertations Nationales, tenus en mai et septembre 2020, qui ont tous deux tracé les voies à suivre pour  » refonder l’Etat  » lesquelles ont été inscrites dans la charte de la transition. Faut-il tenir un troisième forum pour adopter les mêmes résolutions et gaspiller l’argent public ?

La création d’un organe unique de gestion des élections alimente depuis déjà plusieurs mois la polémique entre le gouvernement d’un côté, la classe politique et les organisations de la société civile de l’autre.

La dissolution du gouvernement et du CNT sera difficilement acceptable par ceux qui contrôlent les leviers de commande de l’Etat.

En revanche, un réaménagement  gouvernemental pour assurer au M5-RFP une représentation à la hauteur de son combat historique contre  » l’oligo-ploutocratie d’IBK  » et faire de la place aux autres composantes politiques, sociales, économiques et pourquoi pas culturelles du pays constituerait une avancée significative vers l’inclusivité prônée par la charte de la transition et fortement recommandée par tous les partenaires du Mali.

Dans le même esprit, à défaut d’une «  dissolution du CNT  » qui pourrait être un facteur supplémentaire d’instabilité pour le pays, sa recomposition par voie de décret présidentiel pour l’élargir à des secteurs représentatifs du corps social peut être envisagé.

Dans la partie qui s’engage, chaque camp doit y mettre du sien en se convainquant que sans une transition apaisée et consensuelle il n’y a point de salut pour le Mali. Le médiateur Jonathan, qui a entrepris, depuis hier, de rencontrer tous les acteurs maliens ainsi que les partenaires du Mali, ne manquera sans doute pas de travailler dans ce sens.

Saouti HAIDARA

Source: l’Indépendant

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