Avec le retrait des forces de sécurité et de défense de Baye, Ouenkoro, Sokoura dans le cercle de Bankass, de Yoro, Dioungani et Diankabou dans le cercle de Koro, combiné avec la cacophonie autour du retrait de check points, qui a affaibli le système d’autodéfense des populations, rien ne va plus au pays Dogon. Face à un Etat qui peine à se redéployer, malgré les multiples engagements faits dans ce sens, les populations sont tiraillées entre errements et autodéfense.
Entre la rodomontade d’un Premier ministre instruisant le démantèlement des check-points des groupes d’autodéfenses, dans le Pays dogon, et les dispositions prise par les autorités nationales pour réoccuper un terrain abandonné depuis plusieurs années, le fossé reste grand. Selon les échos en provenance du pays Dogon, les populations de cette zone (les cercles de Bankass, Koro et Bandiagar notamment), sont désormais animées d’un esprit d’abandon. Malgré les appels pressants des populations, invitant l’Etat à venir réoccuper le terrain, la situation sécuritaire dans la zone reste très volatile.
« Quelques check points, loin d’être les plus stratégiques, sont occupés le jour par les FAMa, qui désertent dès les environs de 18 heures, laissant l’occasion aux terroristes de s’infiltrer pour terroriser les populations. Quand les FAMa partent, nos hommes sont obligés de prendre la relève pour limiter les dégâts », nous a décrit un responsable de mouvement d’auto-défense, la situation précaire de la zone.
Selon la source, le retrait des forces de sécurité et de défense de Baye, Ouenkoro, Sokoura dans le cercle de Bankass, de Yoro, Dioungani et Diankabou dans le cercle de Koro, combiné avec la cacophonie autour de la suppression de check-points a affaibli le système d’autodéfense des populations locales. Toute chose qui a eu comme corolaire la multiplication des attaques terroristes contre plusieurs villages avec près d’une centaine de pertes en vies humaines, du début mars à ce 14 mars 2020.
Aussi avec le pillage de plusieurs milliers de têtes de bétail, la destruction par incendie des vivres, la situation humanitaire s’est sérieusement dégradée.
On dénombre pas moins de 15 000 déplacés pour le seul cercle de Bankass, face à qui l’État reste inactif, a déploré une source locale.
« Ce qui arrive aujourd’hui au pays dogon, peut arriver à n’importe quelle partie du Mali. C’est pourquoi, nous ressortissants, nous nous voyons dans l’obligation d’apporter notre soutien à nos parents ». Selon Sidi Ongoïba, les hommes du pays dogon se battent, parce qu’ils refusent la soumission.
Les organisations de la société civile appellent le Gouvernement à assumer son devoir régalien de protection des personnes et de leurs biens.
«Les populations sont attaquées, ni les forces maliennes ni celles de la MINUSMA, n’interviennent », déplore-t-on.
Le pire, s’indigne-t-on, c’est que des responsables sécuritaires n’hésitent plus à évoquer un problème d’effectif à leur niveau pour faire face à la situation. Pendant ce temps, les populations sont condamnées à organiser leur auto-défense pour ne pas simplement disparaitre.
Par Sidi DAO
INFO-MATIN