Après un ultimatum belliqueux donné à la junte nigérienne, la CEDEAO est encore une fois devenue la risée du monde en se ridiculisant avec cette décision va-t’en guerre contre le Niger. Et pour cause, la date fatidique d’une guerre annoncée avec pompe étant passée, la junte se positionne confortablement dans le fauteuil présidentiel de Mohamed BAZOUM et ses avantages sans être inquiétée.
Le sommet extraordinaire de la CEDEAO sur le Niger du 30 juillet 2023 a été sanctionné par une série de sanctions contre le pays en question.
La cerise sur le gâteau, une intervention militaire pour remettre confortablement le président déchu dans son fauteuil. Une décision impopulaire qualifiée de hasardeuse par les africains qui pensent que le Niger est non seulement un pays membre de l’organisation, mais aussi un pays frère dont plusieurs facteurs sociopolitiques le lient aux autres pays de la sous-région.
Au regard des enjeux, nous pouvons oser dire, sans aucun risque de nous tromper, que cette décision des chefs d’État de la CEDEAO est effectivement hasardeuse, puisque tous les moyens de dialogue sont disponibles pour avoir une solution idoine à l’amiable.
Comme dans les autres pays de la CEDEAO disposant de leaders religieux, les communicateurs traditionnels qui jouent un rôle prépondérant dans la stabilité de nos pays pouvaient être consultés et mis à contribution pour une issue favorable de cette crise.
Mieux, l’organisation compte en son sein des médiateurs qui ont fait leurs preuves en résolvant des crises au sein de l’organisation. Ces options ont été ignorées par ces chefs d’État.
Ils ont donc décidé de faire crépiter les armes dans un pays déjà fragilisé par une guerre asymétrique depuis des années, au su et vu de ces mêmes chefs d’État, qui n’ont pas levé le petit doigt pour chasser les terroristes avec les armées de leur pays respectifs.
En conséquence, la menace n’a pu être mise à l’exécution, puisqu’elle était mal réfléchie. En effet, les pairs se désolidarisent de la même décision prise à la hâte et à l’unanimité.
Ainsi, à la veille de la date fatidique, les sénateurs des régions du Nord du Nigeria ont mis en garde leur chef d’État contre «un recours à la force militaire sans avoir épuisé toutes les voies diplomatiques», qui aurait, selon eux, «de graves implications» pour le pays.
À la même date, le ministre béninois de la Coopération internationale a, lui aussi, à l’occasion d’une conférence de presse, décline toute option militaire et prône le dialogue.
Les députés sénégalais ont, à leur tour, réfuté cette décision de guerre contre le Niger en optant pour le dialogue.
«Le Sénégal ne peut pas prôner la paix entre la Russie et l’Ukraine, à des milliers de kilomètres de nos frontières, et promet la guerre dans notre région. Le gouvernement doit faire preuve de lucidité devant une situation qui nécessite calme et dialogue », a dit le député Thierno Alassane SALL hier, à la faveur d’une session extraordinaire sur la décision de la CEDEAO tenue hier lundi 7 août 2023.
Bien que préparés pour la guerre, le Niger et ses alliés à savoir, le Burkina Faso, le Mali, attendent les premiers coups de feu de la CEDEAO.
Jusqu’au moment où nous mettons sous presse cet article, le calme règne au Niger et BAZOUM reste entre les mains des militaires, après avoir signé hier dans la matinée sa lettre de démission, selon certaines sources.
En tout état de cause, la CEDEAO vient de se ridiculiser une fois de plus aux yeux du monde entier, puisque finalement le Président BAZOUM a désespérément signé sa lettre de démission.
Pour prendre d’autres décisions, le Président Bola Ahmed TINUBU, Président de la République fédérale du Nigeria et Président en exercice de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO a convoqué un nouveau Sommet extraordinaire de la Conférence sur la situation politique en République du Niger.
Ledit Sommet est prévu à Abuja, au Nigeria, le jeudi 10 août 2023.
Au cours de cette rencontre, selon une source de l’organisation, les dirigeants de l’organisation ouest-africaine se pencheront sur la situation politique et les récents développements au Niger.
PAR CHRISTELLE KONE