Après avoir réussi à réduire de façon drastique les budgets de quatre missions de Casques bleus les plus importantes en Afrique, dont celui de la MINUSMA, en 2019, le renouvellement du mandat de cette dernière en juin prochain présage de belles empoignades. Selon des informations concordantes, les USA qui ne cessent de défendre la thèse d’une refonte de la MINUSMA mèneraient actuellement un audit de la Mission onusienne au Mali. Pour quelle fin ?
Selon nos confrères de Jeune Afrique, une délégation du département d’État américain a mené un audit de la MINUSMA, début février, alors que l’administration Trump envisage de réduire le budget qu’elle alloue aux missions onusiennes. Si pour le moment, l’on ignore les raisons exactes de cet audit, nul n’ignore la position de plus en plus tranchée des USA vis-à-vis de l’efficacité de la MINUSMA par rapport à la situation qui prévaut au Mali.
En effet, les États-Unis ont réclamé, mercredi 15 janvier 2020, au Conseil de sécurité de l’ONU, une refonte, avec sa réduction, de la Mission de paix de l’ONU au Mali (MINUSMA), une position rejetée par la France et la Russie.
« Il est temps pour ce Conseil de commencer à développer une approche alternative pour faire face à l’instabilité croissante au Mali. Nous devons reconnaître que les missions de maintien de la paix ne sont pas la réponse aux menaces terroristes croissantes au Mali », avait dit l’ambassadrice américaine adjointe à l’ONU, Cherith Norman Chalet.
Cette position s’est accentuée et Cherith Norman Chalet a souligné que la MINUSMA devait arrêter de soutenir l’application d’un accord de paix signé en 2015 peu respecté par ses signataires. Elle devrait « se focaliser sur la protection des civils » et « la mission peut réduire sa taille », a insisté la diplomate.
La représentante des États-Unis a réclamé « une nouvelle approche qui rompe avec le statu quo » d’ici à juin, mois au cours duquel le mandat de la MINUSMA vient à expiration.
Cette position peut être à l’origine de cet audit de la MINUSMA commandité par les États-Unis d’Amérique en début du mois de février 2020.
À l’opposé des États-Unis d’Amérique, la France et la Russie soutiennent une position médiane.
« Ce que les Français disent, c’est qu’il y a eu des avancées, des progrès, reconnaissons-le et encourageons les parties maliennes à faire plus », soutient Mahamat Saleh Annadif, chef de la MINUSMA au Mali.
Au terme de sa visite au Mali, le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix a indiqué le jeudi 30 janvier 2020 que le problème de la MINUSMA n’est pas lié à son mandat, mais de moyennes logistiques.
Le patron des opérations de paix de l’ONU, lui, estime que la MINUSMA fait face à des difficultés de moyens. ‘’La MINUSMA a besoin davantage de moyens’’, a-t-il insisté.
Au cours de son séjour au Mali, il a sillonné des localités du nord et du centre du pays où des populations ont manifesté récemment pour le départ des forces étrangères, dont la MINUSMA.
Malgré le dispositif important de la MINUSMA, de Barkhane et même des FAMa, les attaques terroristes contre les civils et les militaires au Mali sont loin de faiblir.
Par Sidi DAO
Source: info-matin