La violence policière contre les manifestants a franchi un nouveau palier, ce lundi 11 mars 2019. En route pour réclamer leur droit à l’emploi, une manifestation pacifique de jeunes diplômés handicapés a été réprimée dans le sang ce lundi 11 mars 2019, devant la Cité administrative. Et pourtant marche pacifique est l’un des droits fondamentaux reconnus par les lois de la république. Que s’est-il réellement passé au Mali ?
Une marche des personnes handicapées, c’est-à-dire des malvoyants, des déficients auditifs, des handicapés physiques, une catégorie de personnes protégée par les lois et les conventions internationales, a été violemment réprimées par les forces de sécurité qui voulaient empêcher ces marcheurs d’atteindre la cité administrative où ils envisageaient un sit-in devant la Primature. C’est dire que les forces de l’ordre du Mali sont désormais prêtes à tout pour faire plaisir au prince du jour. Sinon, comment comprendre qu’une manifestation pacifique annoncée dans les règles et les conditions prévues par la loi rencontre une telle agressivité des forces de sécurité.
Visiblement, le seul tort de ces manifestants était d’avoir osé interpeler le chef du gouvernement face une promesse aux handicapés non tenue en 2018. Car, faut-il le rappeler, en juillet 2018, pendant la campagne électorale, le Premier ministre Soumeylou Boubeye MAIGA, avait promis de régler, en une semaine, les problèmes des personnes handicapées.
Par ailleurs, ces manifestants protestaient contre le refus, depuis mars 2012, du gouvernement malien de respecter le quota d’intégration de 70 diplômés en situation de handicap à la fonction publique de l’État. Cette dérogation qui existe, depuis 2007, permettait l’intégration spéciale des personnes handicapées à la fonction publique en compensation de la discrimination, dont cette catégorie de diplômés fait l’objet, dans le domaine de l’accès à l’emploi. Aussi, depuis que ce régime est en place en 2013, le ministère de la Solidarité et de l’action humanitaire, Hamadoun KONATE, n’a respecté aucun de ses engagements face aux personnes handicapées.
Ce lundi 11 mars 2019, malgré son incapable à trouver des solutions apportées à une revendication légitime, le gouvernement SBM a opté pour la violence policière face à des personnes qui méritent, à la fois, respect et protection.
Ce qui se dessine à l’horizon, au regard de ce qui nous est servi ces derniers, cela est quand même inquiétant dans un pays qui se veut de droit. Au-delà de la violation des droits (manifester) consignés dans les lois du Mali démocratique, cette répression constitue une atteinte grave à l’intégrité physique des personnes visées, les handicapés, qui sont des personnes ‘’faibles’’ à protéger. C’est-à-dire les femmes, les enfants, les personnes handicapées, les vieilles personnes, etc.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info-matin