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Sans Tabou: les taxes de la division:

Au moment où le comité de rédaction de l’avant-projet de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale est à pied d’œuvre pour rencontrer l’ensemble des composantes de la nation, les nouvelles taxes appelées fonds de soutien viennent mettre les pieds dans la fourmilière. En lieu et place de la réconciliation et de la cohésion sociale prêchées, c’est finalement la division et le rejet qui est actuellement à la vogue au Mali. Qu’est-ce qui explique alors ce grand fossé spontané entre les citoyens et les dirigeants et entre citoyens eux-mêmes ?

 

Après un moment d’hésitation, les autorités de la transition ont pris leur courage à deux mains en instaurant le fonds de soutien aux projets d’infrastructures de base et de développement social. Ledit fonds est destiné à recevoir les fonds issus exclusivement des prélèvements spécifiques sur la consommation des services commerciaux des communications téléphoniques fixe, mobile et internet ; sur les rechargements de crédits et sur les factures des abonnements.
L’instauration de ce fonds coïncide avec l’initiative de la Charte pour la paix et la cohésion nationale. Une charte destinée à consolider la paix et à renforcer la cohésion nationale après plus d’une décennie de violences. Donc, un document de référence pour toutes initiatives, actions et activités qui concourent à la sécurité, à la paix, à la réconciliation nationale, à la cohésion sociale et au vivre-ensemble au Mali.
Malheureusement, au moment où la rédaction de la Charte est en cours, un événement inattendu est venu mettre les Maliens dos à dos. Considéré comme une taxe injuste et illégale, le fonds de soutien instauré par les autorités de la transition est devenu une couleuvre difficile à avaler par bon nombre de citoyens. Certains expliquent leur rejet par l’attitude des autorités qui vivent dans l’opulence au moment où le pays vit une crise économique et énergétique sans précédent. C’est pourquoi certains ne cachent pas leur colère en critiquant cette initiative ne prenant pas en compte la résilience de la population.
Par ailleurs, d’autres doutent de la gestion qui en sera faite des fonds collectés. Leur inquiétude est légitime quand on se réfère aux différents rapports du bureau vérificateur général qui dévoilent des centaines de millions volés dans les caisses de l’État ces dernières années. La transition qui a pourtant affiché sa fermeté contre cette pratique peine à freiner l’ampleur de la magouille et des malversations.
Aussi, malgré les appels incessants des Maliens pour la réduction du train de vie de l’Etat, les tenants du pouvoir sont restés insensibles. Pire, les membres du Conseil national de transition dont les salaires et les indemnités sont jugés exorbitants ont contribué à amplifier la frustration. Un membre du CNT a affirmé à haute et intelligible voix qu’ils ne renonceront pas à un 5 FCFA de leur salaire et indemnité malgré la situation financière intenable pour le pays.
Voilà pourquoi, malgré les explications données sur l’usage qui sera fait du fonds de soutien, beaucoup de Maliens sont réticents.
Naturellement, ces mouvements d’humeur allaient se dissiper avec le temps si certains Maliens ne s’étaient pas mêlés à la danse. En fait, à l’opposé de ceux qui rejettent le fonds de soutien, se trouvent des Maliens qui se dressent en fervent défenseur, mais pas avec la bonne manière. Ceux-ci, au lieu de manifester leur soutien avec des arguments pour convaincre les réticents ; ont plutôt préféré la voie de l’invective. Ils n’hésitent pas à faire des publications sur les réseaux sociaux pour qualifier ceux qui ne sont pas d’accord avec les nouvelles taxes de ‘’faso den djougou’’. Mais, en quoi s’opposer à une décision peut être qualifié de ‘’faso den djougou’’ ?
Autant les soutiens du régime ont le droit de manifester leur approbation suite aux décisions prises par les autorités ; autant ceux qui ne sont pas d’accord en ont le plein droit de critiquer. Pourvu que les critiques se fassent dans la courtoisie.
Les autorités de la transition sont alors interpellées à sonner la fin de cette recréation alors qu’il est encore temps. Cela, à travers une stratégie de communication efficace et à travers des actions concrètes et palpables. Les autorités doivent faire régulièrement le point sur les fonds collectés et leur utilisation. Les Maliens, où qu’ils se trouvent, doivent sentir les effets de ces contributions dans leur quotidien. Particulièrement, ils doivent sentir une amélioration dans la fourniture d’électricité. Sans cela, ces prélèvements continueront à susciter l’indignation chez les citoyens.
La balle est alors dans le camp des autorités qui doivent démontrer la pertinence de ces prélèvements.

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info Matin

 

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