Les responsables des partis politiques de l’Opposition étaient, le lundi dernier, face à la presse pour parler de la gouvernance du pays, de l’école malienne, des prochaines élections prévues en 2017 et 2018, de l’insécurité…
À la faveur de ladite rencontre, les responsables des partis politiques de l’Opposition, dans leur déclaration commune, ont indiqué qu’aucun « progrès n’a été enregistré après la signature de l’Accord pour la paix issue du processus d’Alger. Les espoirs se sont transformés en désillusions, la sécurité promise est loin d’être concrétisée ».
On peut ne pas aimer un régime, on peut désavouer le président de la république pour des raisons évidentes, on peut bien jouer son rôle d’opposant dans un pays démocratique, mais de là nier l’évidence relève de la mauvaise foi. L’opposition en est un exemple concret lorsqu’elle met en cause, dans sa déclaration, toute absence d’acquis quant à la gestion de la crise au nord de notre pays, depuis la signature de l’accord pour la paix. En tout cas, le commun des Maliens peut constater avec beaucoup de joie l’arrêt de toute belligérance entre l’armée malienne et les groupes armés signataires. Cet arrêt des hostilités entre les deux parties est un grand acquis qui permet un dialogue franc entre groupes armés et les autorités de notre pays. Conformément à ce même accord, il a été installé dans les régions de Gao, Tombouctou, Ménaka et Taoudénit des autorités intérimaires en attendant la tenue d’élections régionales et locales pour remplacer ces autorités. Dans le même sillage, il a lieu de se réjouir aujourd’hui de l’installation du gouverneur de Kidal qui est actuellement à son poste. Aussi, régulièrement, les signataires de l’accord et la communauté internationale se retrouvent pour faire le point et la confiance s’installe peu à peu entre les parties.
Certes, la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale connaît des difficultés, mais de là à dépeindre tout en noir, est un déni de réalité ou une hypocrisie politique de l’Opposition. Quoi qu’on dise, ces avancées encourageantes ont été saluées par l’ensemble des parties prenantes ainsi que la communauté internationale, garant dudit accord.
S’il s’agit de l’insécurité résiduelle qui sévit à travers le pays, cela relève du fait des mouvements djihadistes non signataires de l’accord (Ansar Dine, FLN, AQMI ou je ne sais quoi). Malgré les efforts déployés par la Force Barkhane, les FAMAS et la MINUSMA, ils ont toujours revendiqué les différentes attaques qu’ils ont commanditées. Là, il ne s’agit pas d’une histoire d’accord, mais de terrorisme, un fléau actuellement combattu par le monde entier.
Toutes les attaques sont systématiquement revendiquées : Nampala, l’Hôtel Radisson, La Terrasse, le camp du Moc de Gao, le Campement de Kangaba… ont été toutes revendiquées soit par Ansar Dine de Iyad Ag ALY soit par Al Mourabitoune ou bien par le groupe Nusrat Al-Islam. Si l’insécurité reste une réalité, il reste que les affrontements armés sur le terrain entre FAMAS et les groupes armés non terroristes relèvent de l’histoire. L’opposition, si elle a réellement l’intention de gouverner le pays, a plutôt intérêt à trouver les vraies questions relatives aux insuffisances de gouvernance et de prouver aux Maliens qu’elle a les solutions au lieu de fondre dans les critiques stériles. Toute chose qui consiste à les discréditer qu’à les rapprocher de l’opinion et des électeurs.
Par Sikou BAH
Source: info-matin