La chute inattendue du président Ibrahim Boubacar KEITA fait réveiller les démons de la division au sein du Haut conseil islamique où des voix s’élèvent déjà pour demander un remake. Une attitude décriée par les Maliens qui aspirent à la paix et à la réconciliation dans un contexte difficile de notre pays. En clair, l’acharnement de certains leaders musulmans contre le Cherif de Banconi est une attitude déplorable de la part de responsables qui sont censés donner l’exemple de la réconciliation nationale.
Malgré l’appel au pardon de l’imam Mahmoud DICKO lors du meeting du M5-RFP de ce 21 août 2020 à la Place de l’indépendance, certains chefs religieux ont juré de rendre la gestion du Haut Conseil islamique impossible à Cherif Ousmane Madani HAÏDARA, taxé d’avoir été un soutien au régime déchu du président IBK. Ainsi, toutes les occasions sont désormais bonnes pour dénoncer la composition de l’organisation religieuse dirigée par le chérif de Banconi : prêches, interview… Car, selon la plupart de ses détracteurs, le bureau du Haut conseil a été mis en place sous la houlette du Président IBK.
Dans une vidéo, sur Facebook, publiée le samedi dernier, le prêcheur Bandjougou DOUMBIA, un désormais ex-pensionnaire du lycée de Bama-Coura, pour injures au président de la République, demande la dissolution de l’Institution. Il estime qu’elle n’a d’islamique, que de nom. C’est pourquoi l’appelle-t-il le ‘’Haut conseil d’IBK’’.
« Donc après le départ de l’ex-président IBK, son conseil doit être dissout pour donner place à un vrai conseil islamique digne de ce nom. Un Haut conseil islamique qui sera le bouclier entre le peuple et l’injustice des dirigeants. Nous voulons un Haut conseil islamique inclusif où sont représentées toutes les sensibilités islamiques au Mali. Nous ne voulons plus d’un Haut conseil islamique dont la mise en place du bureau a été téléguidée par des coups de téléphone du président de la République. Je suis aussi membre de ce Haut conseil mis en place par le président IBK. Et j’ai vécu en temps réel les moments forts de la mise en place de ce Haut conseil d’IBK. En toute honnêteté, on doit dissoudre ce bureau puisque celui qui l’a mis en place ne représente aucune association ou groupement islamique au Mali », a dit le prêcheur DOUMBIA dans une vidéo de 10 minutes.
En plus de ce dernier, le vieux et ‘’très respecté imam’’ SOUGOULE de Niaréla réclame aussi la dissolution du Haut conseil islamique puisque selon lui, le prédisent HAIDARA ne défendait plus que les intérêts du régime déchu. Ces coups de chapelets contre l’actuel prédisent du Haut conseil islamique ne présagent nullement l’accalmie sociopolitique tant recherchée par les Maliens. Pourtant, selon les fondements de notre société et de la religion musulmane se sont ces leaders religieux qui dévoient prêcher le pardon, la paix, la réconciliation, l’union sacrée la générosité et surtout la cohésion sociale.
Malheureusement, les Maliens assistent à l’effritement de ce fondement tant indispensable pour le Mali, à cause des interférences politico-économiques. Pendant que les religieux se déchirent les turbans, des membres du Conseil national des jeunes ne veulent pas également de leurs chefs. Ils veulent la dissolution pure et simple de leur institution, car son bureau aurait tout simplement été mis ne place avec la complicité du ministre de la Jeunesse d’alors.
« Nous ne voulons plus d’une jeunesse politisée. Que les DIALLO et des Camara nous débarrassent le plancher », a clamé un jeune sur Facebook.
Ces attitudes de revanchards de certains Maliens ne rassurent guère quant à la stabilité de notre pays. Comme aimait souvent le dire Me Demba DIALLO, il faudra un moment donné savoir raison garder. Il y va de la stabilité de toute une nation.
PAR CHRISTELLE KONE
Source : INFO-MATIN