Nonobstant les patrouilles de grande envergure pour débusquer les malandrins dans les coins et recoins de Bamako et environs, le renforcement des mesures de contrôle sur les véhicules, l’insécurité s’installe inexorablement et cruellement au grand dam des populations civiles. Deux attaques à main armée en l’espace d’une seule matinée hier à Bamako : Une au niveau de la Compagnie DIARRA TRANSPORT, à un pas d’une autre compagnie pas loin de AFRICA TOURS, où en pleine circulation, des bandits ont ouvert le feu sur un homme qui conduisait une voiture PRADO pour emporter son sac ; l’autre se serait déroulée au niveau de ACI 2000 avec à la clé 2 blessés par balles.
Plus tôt, le samedi dernier, c’est Abdel Kader MAIGA, membre du Comité Stratégique du M5-RFP et Président de la Coalition contre la Partition du Mali-»Igdah Mali Tè Tila», qui recevait la visite des détrousseurs chez lui, avec sa famille. Selon l’entourage des victimes, elles ont été dépouillées de leurs téléphones et de sommes d’argent.
Face à ce spectacle digne des fils hollywoodiens, les plus tempérés resteront certainement dans la mesure habituelle qui les caractérise : ce n’est pas un encore un rush urbain ; Bamako n’est pas transformé en champ de bataille. Donc, on peut s’abstenir de souffler sur les braises incandescentes en recourant à une rhétorique périlleuse.
Mais, les autres qui vivent quotidiennement dans un climat anxiogène, faute de protection adéquate, n’entendent pas attendre l’irréversibilité de la situation sécuritaire, déjà très préoccupante, pour jacter. En fait, ils ne s’expliquent pas que pendant que le Ninja et ses Boys s’adonnent à exhibitions régulières que la capitale devienne un repaire de bandits. Ils ne comprennent pas non plus la gifle infligée à l’article 2 de la Charte de la Transition qui stipule : ‘’les missions de la Transition consacrées par la présente Charte sont notamment : le rétablissement et le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national (…)’’. Il faut souligner qu’il s’agit de la première mission assignée à la Transition, selon la Charte. Assurer cette mission à Bamako, la capitale qui regroupe toutes les institutions de la République, les chancelleries (…) représenterait une lueur d’espoir pour les milliers de Maliens pris à la gorge par la recrudescence de l’insécurité dans leurs contrées respectives. Que peut-on espérer dans nos coins perdus, si les populations de Bamako ne sont pas sécurisées, se demanderont-elles ? C’est irréfragable. Dès lors, il serait impératif de donner des gages supplémentaires de sécurité aux populations, non par les mises en scène pompières comme la récente cérémonie de remise de matériels militaires, mais par des résultats probants. Ce serait le révélateur de la capacité des autorités de la Transition à relever le défi de la lutte contre les jihadistes et la guerre contre le banditisme. Ne laissons pas les populations désespérer et céder à la panique !
PAR BERTIN DAKOUO
Source : INFO-MATIN