Depuis quelques jours, les prix des denrées de première nécessité ont progressivement flambé sur les marchés de Bamako et environs. Une miche de pain est passée de 250 FCFA à 300 FCFA. Au même moment, le litre d’huile est passé de 900 à 1000 F CFA (voir 1 100 FCFA par endroit) ; et un Kilogramme de viande précédemment cédé à 2 200 FCFA revient 2 800 FCFA sur le marché.
Le constat est le même à l’intérieur du pays. Le cas de la viande qui devient une exception, car le prix n’a pas baissé depuis des mois malgré l’approvisionnement des marchés de la capitale et la baisse du prix du bœuf dans les zones d’élevage. A l’origine de cette situation, le laxisme de l’État, mais aussi et surtout l’attitude ‘’peu patriotique’’ des acteurs de la filière, notamment des bouchers.
Et pour cause, depuis la crise de la viande, il y a une année, le prix n’a plus connu de baisse.
Car, il nous revient que malgré l’abondance du bétail sur le marché, les bouchers ont décidé de maintenir le prix à la hausse. Et ce, au vu et au su des acteurs de l’État et de la société civile.
Une situation que supportent les populations dans le silence, ne sachant plus à quel saint se vouer.
Pourtant, en ce mois béni de ramadan, nous nous attendions légitimement à une normalisation des prix de la viande, au regard de plusieurs facteurs qui jouent à la faveur de nos chers bouchers.
Toutefois, les consommateurs sont restés sur leur faim, le prix du kg de viande a pris l’ascenseur.
En plus des efforts des éleveurs qui acheminent le bétail en toute sécurité, certains opérateurs économiques dont Modibo KEITA du GDCM a mis à la disposition des populations, via les bouchers, des bœufs pour que chaque Malien puisse passer un mois de Ramadan dans la quiétude.
Selon, le représentant de cette société plus de 50 000 têtes de bœufs sont disponibles au parc de bétail de Namana.
« Nous avons injecté au moins trois milliards dans cette opération pour que soulager la souffrance des Maliens », a-t-il dit.
Mais malgré tout, les syndicats de bouchers ferment les yeux sur l’attitude peu patriotique de certains de leurs militants qui refusent de revoir les prix de la viande à la baisse.
Pourtant, les responsables des syndicats veulent montrer leur bonne volonté de réduire le prix de la viande au prix initial de 2200 F CFA puisque les bétails sont accessibles.
Le Niet de certains bouchers ne s’est pas attendre. Comme pour nous rappeler que si le prix d’un produit prix augmente au Mali, il n’est plus possible de le revoir à la baisse.
Pire, l’État malien regarde cette anarchie sans lever le petit doigt.
D’après nos sources, les plus hautes ont salué cette initiative des opérateurs économiques et les a même accompagnés par une dotation d’aliment bétail pour mener cette opération de bétail à bien.
Malgré tout, la viande est devenue une denrée dont le prix est inacessible pour le commun des mortels dans les marchés de Bamako et environs.
Quant aux bouchers, malgré les sanctions de la CEDAO et le mois béni de Ramadan, ils sont restés de marbre face à la souffrance des populations dont la plupart vivent au seuil de la pauvreté.
En tout état de cause, le laxisme de l’État malien face à la flambée des prix, est décrié par les observateurs qui trouvent que le consommateur malien est abandonné à son triste sort par les pouvoirs publics.
PAR CHRISTELLE KONE
Source : Info-Matin