Auréolés le 18 août dernier, pour avoir parachevé la lutte du Mouvement du 5 juin-rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), les auteurs du coup d’État contre le régime IBK, depuis quelques jours attisent les colères à cause de leurs ambitions démesurées et des démarches en solo.
Trois mois après le renversement du régime d’IBK, l’espoir des Maliens s’amenuise. Le nouveau départ, dans le cadre d’une nouvelle vision du développement, risque de voler à l’éclat. Si quelques mois plutôt, ils incarnaient le visage du Mali Kura (le nouveau Mali) débarrassé de la corruption, du népotisme, du favoritisme, etc. plus le temps, plus le désarroi du peuple malien devient grand. Hommes politiques, simple citoyen lambda ou des responsables des faitières de la société civile s’inquiètent de l’avenir du pays. En cause : les ambitions démesurées et les démarches solitaires des militaires dans la gestion de l’Etat, à l’instar notamment du choix du Président de la transition, et de la mise en place du Conseil national de la Transition (CNT). Ainsi, en trois mois de gestion, ils ont cumulé des erreurs, des fautes de nature à attiser des colères qui risquent de plomber la transition.
En effet, dans un premier temps, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a dribblé, à plusieurs reprises le M5-RFP, dans le choix des personnalités à occuper des postes en privilégiant leur connaissance et à prendre certaines décisions. En usant la ruse, le CNSP a réussi à imposer une charte de la transition en maintenant dans le document ce qu’ils voulaient. Les trois jours de concertation, ce jour au CICB n’ont été que nom puisque les recommandations majeures des assises n’ont pas été dédaignées. La pilule reste encore en travers les gorges de certains qui s’estiment floués. Il y a eu ensuite, le choix du président de la Transition qui a été fait par les miliaires sans que le collège de désignation n’ait eu le temps de donner son avis. Encore, une autre trahison et la violation de la charte de la transition.
Aujourd’hui, la présence très remarquée des militaires au sein de l’administration dans un pays en guerre contre des terroristes où ce sont des centaines de personnes qui sont tuées bon an mal an met en doute la volonté des militaires de retourner dans les casernes aussitôt. Il y a aussi le problème de la mise en place du Conseil national de la Transition qui est en train d’envenimer la contestation contre les nouvelles autorités. En plus de se donner la part du lion, la Transition veut constituer le CNT en marginalisant les forces vives de la nation. Conséquence : plusieurs sensibilités sont maintenant braquées contre les sauveurs de la république et de la démocratie à commencer à part la classe politique. Ainsi, certains hommes politiques ont déploré la démarche du président de la Transition.
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN