«On lie les bœufs par les cornes, mais l’homme par sa parole ». Au Mali, les autorités semblent perdre le sens de cet adage dans le Mali d’aujourd’hui. Le résultat, c’est qu’en plus des violences sécuritaires au nord et au centre, le front social est face à un embrasement sans précédent. En effet, depuis quelques années, le pouvoir est en train de perdre toute crédibilité, à cause de ses engagements non honorés.
Les contrevérités et le ‘’mousalaka’’ rythment désormais la vie gouvernementale. C’est dans ce cadre que des engagements sont pris, depuis quelques années, et ne sont pas respectés. Sans remonter dans un passé lointain, l’engagement du ministre de la Santé vis-à-vis des syndicats des pharmacies et officines privées du Mali en est une illustration parfaite.
Depuis son démarrage sous l’ancien Président Amadou Toumani TOURE, c’est la 1ere turbulence que le service de l’AMO est en train de traverser. Les pharmacies conventionnelles du système ont décidé de suspendre le service. La situation est, en effet, l’une des conséquences du non-respect de l’engagement pris par le ministre de la Santé et des affaires sociales, Michel SIDIBE, interpellé sur la situation.
Dans un communiqué, il a donné un délai de 5 jours aux promoteurs pour éponger les factures impayées évaluées à plus de 3 milliards de FCFA, dont 2 milliards au niveau de la CMSS et 1,5 milliard FCFA au niveau de l’INPS. A la date du 3 décembre mardi correspondant à l’échéance, les autorités n’ont pu honorer que 20% des factures échues contrairement à son engagement. Alors, le ministre a manqué à sa promesse.
Il n’y a pas que dans cette affaire où le gouvernement, à travers ses ministères, fasse des fausses promesses. Le rebondissement, encore cette année, de la grève des enseignants est également consécutif au non-respect des engagements pris par l’Etat en mai 2018.
A l’image des pharmacies privées, les enseignants de l’éducation Préscolaire et Spéciale, du primaire, du fondamentale et de l’enseignement secondaire, en attente de l’application du Procès-verbal de conciliation avec le gouvernement menacent aussi de perturber l’année scolaire en cours. Les syndicats ont déjà déposé un préavis de grève, déposé un préavis de grève de 5 jours sur la table du gouvernement.
« Cet arrêt de travail de 120 heures entrera en vigueur, le lundi 16 au vendredi 20 décembre 2019, renouvelable à partir du lundi 06 janvier 2020, si nos revendications ne sont pas satisfaites », a dit le secrétaire général de l’un des syndicats signataires du préavis de grève. Comme si cela ne suffisait pas, les grévistes menacent de procéder également à une rétention des notes avec effet immédiat des épreuves d’évaluation du 1er trimestre 2019.
Pour lui, le gouvernement malien, en refusant de respecter ses engagements prouvent sa négligence envers l’école malienne.
« Les enseignants sont des Maliens. Nous sommes parmi les piliers du développement de ce pays. Nous vivons, aujourd’hui, dans des conditions extrêmement difficiles », soulignait-il.
Egalement, les travailleurs de l’Energie du Mali EDM Sa, dans leur préavis de grève, chargent l’Etat de la non-application du protocole d’accord avec l’Union nationale des travailleurs du Mali (UTNM). Ainsi, ils réclament l’augmentation de la grille salariale comme promis.
Par Sikou BAH
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