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Sans Tabou: école, syndicalisme ou hooliganisme ?

La Ministre de l’Education nationale, Mme SIDIBE Dédéou OUSMANE, a procédé, hier lundi 9 août 2021, au lancement des épreuves des examens du brevet de technicien (BT2 et BT1) au complexe scolaire CARNNOT des 1008 logements de Bamako. Selon les responsables de l’éducation, tout se passe normalement dans toutes les académies. Cette accalmie n’a pas duré longtemps, puisque les enseignants de la Synergie des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre sont invités dans le déroulement des épreuves, en semant le désordre dans les différents centres d’examen à Bamako et dans plusieurs localités du pays.

 

Des hommes et des femmes surexcités qui prenaient d’assaut les salles d’examen, les devantures des différents centres bondées de manifestants munis des pancartes qui réclament l’application de l’article 39, tout en traitant les plus hautes autorités de tous les noms, tel était l’affligeant spectacle. Les forces de l’ordre qui étaient chargées d’évacuer les lieux ont fait usage de gaz lacrymogène. Voilà le climat peu agréable de cette première journée des examens du brevet de technicien qui ont débuté hier sur toute l’entendue du territoire national.
Par leur démarche, les enseignants entendaient empêcher la tenue des examens. Ce, d’autant plus qu’il s’agit de leur seule arme, l’année scolaire s’acheminant vers sa fin. Faire à tout prix payer aux plus hautes autorités la non-application de l’article 39, tel est l’objectif des enseignants.
Refusant de surveiller les sessions, les plus hautes autorités ont adopté un plan B, celui de faire recours à d’autres personnes. Une pullule amère à avaler pour les enseignants qui se sont livrés en spectacle.
Selon le porte-parole de la Synergie des enseignants signataires du 15 octobre, les différentes sessions sont en train d’être surveillées par des plantons, des secrétaires et d’autres travailleurs subalternes de l’administration de l’éducation nationale.
« On ne sait pas où ils sont allés sortir tous ces gens, mais ce ne sont pas des enseignants qui sont en train de surveiller ces sessions ».
Pourtant, il n’a pas souligné le désordre que ses collègues semaient dans les centres d’examen au même moment où il donnait cette précision au micro d’un blogueur hier.
En tout état de cause, cette attitude n’a pas été appréciée par les Maliens, dans leur frange importante, même si certains les soutiennent dans leur lutte.
« Les enseignants du Mali exercent un métier noble et le combat qu’ils sont en train de mener l’est tout autant. A ce titre, je leur apporte mon soutien inconditionnel. Mais de grâce, qu’il nous donne raison de les soutenir. Il y aura beaucoup d’occasions de faire payer le gouvernement. Donc, laissez nos enfants faire leurs examens », a dit un commerçant.
Ainsi, en voulant empêcher les autres d’exercer leur droit de travailler et les élèves leur droit d’étudier comme moyen de revendication, le collectif des enseignants sombrent dans le hooliganisme syndical.
Selon plusieurs observateurs, ce comportement est une déviation du droit à la grève qui est un droit constitutionnel dont l’exercice doit s’inscrire dans le strict respect des textes.
Refusant tout compris dans l’application de l’article 39, le collectif des enseignants est depuis quelques semaines dans une épreuve de force avec les nouvelles autorités.
Signalons qu’en plus de 228 heures grèves décrétées, la rétention de notes et le boycott des examens de fin d’année, le collectif vient également, la semaine passée, de décréter la désobéissance civile. Une mesure extrémiste, à travers laquelle les grévistes appellent à la fermeture de toutes les structures de l’éducation à compter de ce lundi et jusqu’à nouvel ordre alors les épreuves du BT1 et 2 démarraient.

PAR CHRISTELLE KONE

Source : Info-Matin

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