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Sans Tabou: dialogue avec Iyad, la vacuité d’un schéma réducteur !

L’ouverture d’une perspective de dialogue avec les jihadistes maliens (Iyad Ag Ghaly et Amadou KOUFFA), restera anecdotique pour ceux qui gardent encore vivaces dans leur mémoire ces propos du Président IBK : ‘’une mer de sang nous sépare de ces gens. Je suis disposé à reconstruire le Mali avec tous ses enfants, y compris avec ceux qui apporteront la preuve d’une repentance sincère. Mais attention : cela n’a rien à voir avec l’impunité, et les criminels devront répondre de leurs actes’’. Mais, la guerre d’usure imposée à notre pays depuis au moins 7 ans et surtout une deuxième hécatombe à Ogossagou, faisant plus d’une trentaine de morts, des blessés et d’importants dégâts matériels, ont eu raison des résistances au dialogue qui a été applaudi des deux mains par une frange importante de l’opinion nationale plutôt proche de la candeur et de l’euphorie.

 

Toutefois, la main tendue des autorités nationales reste toujours tendue, sans preneur. L’invitation au Dialogue du Haut Représentant du Président de la République pour les Régions du Centre, l’ancien Président de la Transition Dioncounda TRAORE et l’appel à la trêve lancé par l’Imam Mahmoud DICKO, lors de son meeting de samedi dernier, au Palais de la culture,  sont également restés vain. Les jihadistes multipliant de plus belle leurs attaques autant contre les populations civiles que contre les positions des FAMa. De quoi accréditer, en tout cas en partie, la thèse soutenue par l’ancien Premier ministre, Moussa MARA qui reste convaincu : ‘’les initiatives visant à négocier avec les terroristes sont aussi hasardeuses qu’improductives et, surtout, encouragent la persistance dans la terreur qui sera ainsi perçue comme un moyen d’obtenir des contreparties’’. Ce, d’autant plus que le Mali n’a pas de contrepartie à leur offrir : la renonciation à la laïcité de l’État et l’application de la charia avec tout ce que cela implique en termes de bouleversements politico-socio-institutionnels.

L’euphorie suscitée par l’annonce présidentielle de dialoguer avec ‘’certains jihadistes’’ est sacrément douchée par la défiance débridée des jihadistes envers l’État et ses émissaires. A-t-on péché par angélisme ? La persistance des actes de violence de la part des jihadistes est-elle la chronique d’un fiasco annoncé ? Au moins, l’on aura ouvert la porte au dialogue tel que préconisé par le Dialogue National Inclusif dans l’une de ses recommandations phares. Et le Mali ne devrait en aucun cas être crucifié pour ce choix qui s’est imposé à lui par la rigueur et les horreurs de la guerre asymétrique et que le dialogue avec les jihadistes n’est pas une trouvaille dont il détient l’exclusivité sur cette terre des hommes. L’Oncle Sam n’a-t-il pas signé un accord avec les Talibans afghans ? Combien de fois, le Mali a-t-il chapeauté des négociations aboutissant à la libération d’otages occidentaux ? Ça aussi, ça va se discuter.

PAR BERTIN DAKOUO

INFO-MATIN

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