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Sans Tabou: coordination des activités du CSA, quand Boutache dérape

La 36e session du Comité de suivi de l’accord pour la paix (CSA) s’est tenue lundi dernier sans un acteur majeur, la Plateforme. Au lieu de déplorer cette absence et de chercher les voies et moyens pour le retour rapide de ces acteurs, le Président du CSA, l’algérien Ahmed BOUTACHE, soutient que lorsque des ‘’éléments perturbateurs débarquent d’un train, cela n’empêche pas celui-ci de poursuivre sa course vers sa destination finale’’.

 

Les tons étaient fermes. Des propos durs ont été prononcés le lundi 15 juillet 2019 par le président du CSA, Ahmed BOUTACHE, pour trancher le départ de la Plateforme de la salle de réunion du CSA. En valait-il pourtant la chandelle ? Pour beaucoup d’observateurs, le président du CSA n’a pas réagi en conciliateur. Pour un problème posé et géré dans la famille d’un signataire de l’accord pour la paix, le CSA devrait gommer la sentence. Mais hélas, il en a raté l’occasion. Pire, il a marqué un parti pris. En effet, les mouvements membres de la Plateforme ont décidé de débarquer leur porte-parole Me Harouna TOUREH qui, selon eux, ne joue pas son rôle et sa mission convenablement.

Pour assurer sa présence au sein du CSA, il a été décidé par la Plateforme de remplacer Me Harouna TOUREH par Moulay Ahmed ERRAGANI du MAA. Cette décision n’ayant pas enchanté par le président du CSA, il a alors refusé la salle de réunion au nouveau porte-parole de la Plateforme au prétexte que Me TOUREH est le signataire de l’Accord pour la paix, au nom du mouvement.

Ainsi, les autres membres contestant ce dernier ont exprimé leur désaccord à l’avis de BOUTACHE en boycottant également la session. Selon eux, il n’est pas question de siéger au Comité avec Harouna TOUREH comme étant leur porte-parole.

Face à la situation le président du CSA semble mal agit : « Malgré qu’ils aient quitté la salle et que nous ayons pu, malgré tout, tenir les travaux de la session en toute tranquillité, en toute sérénité, cela va leur montrer, j’espère et faire comprendre que le cimetière regorge des gens indispensables et que lors que des éléments perturbateurs débarquent d’un train, cela n’empêche pas celui-ci de poursuivre sa course vers sa destination finale. Afin de faire preuve de fermeté à l’égard des comportements de cette nature que je considère personnellement immature, irresponsable, le CSA a décidé, à l’unanimité de ne pas payer les indemnités dues au titre du mois de juillet aux membres de la Plateforme. Nous avons décidé de réactiver les consultations de façon pérenne et plus efficace. Les consultations intersessions entre les membres de la communauté internationale et les membres du mécanisme de dialogue tripartite ainsi que le comité de co-président des sous-comités thématiques en vue d’une meilleure coordination de leurs activités».

Dans ses propos, le président du CSA a manqué de mesure et de retenue en s’adressant à des contestataires qui sont pourtant des acteurs influents de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix que lui-même reconnaît. En tant que président, sa responsabilité est de rester impartiale vis-à-vis des parties de l’accord et aussi en cas de litige au sein d’un mouvement capable de perturber la bonne marche du processus. Ses prérogatives ne lui permettent pas d’imposer un porte-parole à un mouvement comme il semble le faire avec Me TOUREH. Car, celui-là est membre du CSA parce qu’il est l’émanation d’un groupe signataire. Dès qu’il perd la confiance de celui-ci, le CSA doit en principe en tirer toutes les conséquences.

Par Sikou BAH

Source: Info-Matin

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