Dans son discours à l’occasion du 59e anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance, le président IBK a évoqué les récentes manifestations des populations marquées par des blocus sur des routes nationales. En lieu et place d’actions concrètes face aux revendications légitimes des populations, IBK annonce « des conférences dans toutes les régions » pour discuter des préoccupations des citoyens à la base.
Ces derniers jours, le régime IBK a beaucoup souffert de la tempête routière. De Kayes à Ménaka, en passant par Tombouctou et Gao, les populations très révoltées ont manifesté contre l’état défectueux des routes, tout en demandant également des services sociaux de base et plus de sécurité.
Des blocus ont été érigés sur des routes nationales dans différentes localités du pays allant souvent jusqu’à défier l’autorité de l’État. Suite à des descentes sur le terrain du Premier ministre et des membres de son gouvernement, la situation a été décantée, du moins provisoirement, à travers des engagements pris par ces derniers.
Lors de son adresse à la nation à l’occasion du 59e anniversaire de l’indépendance de notre pays, le président n’a pas occulté la question, sans pour autant fait mieux que ses ministres. Alors que le peuple attendait des propositions concrètes, le président IBK est resté dans le discours. Car pour lui, la solution aux problèmes passe par la tenue de conférences de développement dans toutes les régions.
« Au sujet des revendications relatives au développement local et régional, je demande au Gouvernement d’étudier les conditions d’organisation de conférences de développement dans chaque région du Mali », a indiqué IBK, avant d’ajouter « Ces conférences régionales de développement seront des Tables Rondes avec la participation active des forces vives de chaque région, des diasporas maliennes, des partenaires de la coopération bilatérale, multilatérale et décentralisée. »
Une telle initiative, a-t-il souligné, confortera l’orientation politique prise, depuis les États Généraux de la décentralisation, orientation qui place la région, dans le cadre de l’approfondissement de la décentralisation, au cœur de la nouvelle architecture institutionnelle du pays. Pour IBK, la demande de bonnes routes est légitime tout comme l’est le souci d’une meilleure gouvernance de nos ressources afin que chaque centime aille aux précieux chantiers du développement national.
Nous pensons qu’à la suite du Dialogue national inclusif, les Maliens auront besoin de concret et non des conférences régionales à ne pas finir. Le Mali a besoin des actions qui touchent aux préoccupations des communautés à la base : sécurité des personnes et de leurs biens, santé, éducation, eau potable, électricité… Ces besoins sont connus de tous, et il n’y a point besoin de faire appel à des conférences sans lendemain pour connaitre ces réalités. L’organisation de conférences régionales de développement, souhaitée par le président IBK n’est qu’un dilatoire.
Depuis les 1990, le Mali est dans les conférences, mais avec très peu de résultats. Nous pensons que sans le respect par l’État de ses engagements (lutte contre la corruption et la délinquance financière, bonne gouvernance) les différentes conférences ne pourront apporter aucune solution au problème malien. Difficile que ces rencontres proposent autre chose de nouveau. Également, ouvrir un autre cadre de rencontre pour discuter des problèmes de développement est un truisme au moment où le régime peine à réussir le Dialogue national inclusif (DNI) pour une sortie de crise.
Par Sikou BAH