La dégradation de la biodiversité, toute cette chaleur insupportable est le fait des êtres humains que nous sommes. Ce citoyen malien, Guindo Youssouf, ne s’en était jamais rendu à l’évidence que lors de la réalisation de l’échangeur en face de la cité administrative.
Depuis quelques années, la hausse, de plus en plus accentuée de la température entre avril et juin, est incontestablement ressentie par les Maliens et précisément ceux de la capitale avec l’urbanisation galopante. Mais rares sont aujourd’hui les personnes qui s’interrogent sur les raisons de cette chaleur insupportable. Selon youssouf Guindo, il n’est que le fait des hommes. « Je ne me suis jamais remis du fait que pour réaliser l’échangeur face à la cité administrative de Bamako, ont ai abattu tous les arbres qui s’y trouvaient, parmi lesquels ils y avaient des arbres centenaires, cinquantenaires, qui se confondaient avec l’histoire de notre pays, alors qu’il aurait fallu faire un bon plan d’aménagement pour les contourner.
Imagez un seul instant que ces arbres s’y trouvaient avec cet échangeur autour, se serait hyper génial », déplore M. Guindo.
Selon lui, avec ce plan de contournement idéal, l’on allait avoir de l’air pur, de l’ombre pour s’y reposer. À cet effet, il accuse l’État, à cette époque, de manquer de vision.
Pour l’instant, M. Guindo en veut surtout aux ‘’pseudo Associations de protection de l’environnement qui reçoivent des dons en espèces, mais qui ne pensent qu’à leurs panses’’.
Lançant un appel pressant au nouveau ministre de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable, Housseini Amion Guindo, il espère que ce dernier aura ‘’une bonne politique, viable, fiable, pour assainir, protéger vulgariser ces dons précieux de la nature’’.
« Mon cri de cœur à l’endroit de tous, c’est de ne plus abattre les arbres, mais de contribuer à en planter. Le ministre est ici interpellé », a-t-il lancé.
Aujourd’hui en plus de cette riche biodiversité partie en fumée, les forêts classées qui constituent une véritable ceinture de ventilation pour la capitale Bamako et même du fleuve Niger, notamment celles de Koulouba et de la Faya… sont également menacées.
Selon des sources officielles, la forêt de Koulouba a été classée depuis le 28 juin 1935 par l’Administration coloniale. Elle faisait, à cette époque 2010 hectares. Ce classement, dit-ont, visait à protéger la ville de Bamako contre les éboulements et les inondations. Mais aujourd’hui, la forêt de Koulouba est fortement entamée par diverses agressions. Les dommages causés par les occupations illicites des sociétés immobilières et collectivités territoriales sont énormes. Les populations riveraines se rendent tous les jours coupables de coupes abusives de bois de bois et de feux de brousse. Quant à la forêt de la Faya, elle a été possible grâce à un financement de la Banque mondiale, dans les années 1980, pour servir de poumon vert de Bamako, la capitale malienne. Située à une trentaine de kilomètres de là sur la route nationale 6 (RN6) et couvrant une superficie de près de 80 000 hectares, la Faya, à l’image de Koulouba, est également menacée de disparition par les activités humaines.
Par Sidi DAO