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‘’Sans Détour’’ / Mise en place du Cabinet d’IBK : Non Bah N’DAW, un peu de retenue

Forcé à la démission le 18 août 2020 par l’armée, l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Keita (IBK), a été finalement autorisé à former son cabinet. Le décret de nomination des membres dudit cabinet a été signé depuis le 31 décembre 2020 par le président de la Transition, Chef de l’Etat, Bah N’DAW, avant d’être rendu public il y a juste une semaine. Autrement dit, IBK commence à jouir de ses droits d’ancien président depuis le premier janvier 2021 à quatre mois seulement de sa destitution du pouvoir.

 

Les questions que l’on doit se poser, sont de savoir pourquoi une telle décision prise par les autorités de la transition. En ont-elles réellement le pouvoir et la légitimité ? Ce qui est sûr, cela ne figure pas dans les missions qui leur sont assignées et même si rien n’empêche Bah N’DAW de prendre cette décision, il faut reconnaître quand même qu’il donne en quelque sorte raison à ceux-là qui pensent toujours que le coup d’Etat a été négocié entre IBK et la junte militaire.

Certes, aucune charge n’est, à présent fixée, contre IBK, mais il est quasiment trop tôt pour une telle décision. Encore, le président de la Transition, Bah N’DAW, doit savoir prioriser les actions pendant cette période. Seules les actions ou décisions indispensables dans la réussite de cette transition devraient être acceptées et exécutées par les autorités, même si elles ne figurent pas dans la feuille de route qui leur a été soumise à l’issue des assises nationales. Cela, parce que l’objectif recherché est l’instauration de la paix, de l’entente et du vivre ensemble partout au Mali.

Donc, il faut être honnête, juste et objectif, la mise en place de ce cabinet pour l’ancien président IBK est tout simplement une insulte pour le peuple malien. Le faisant, les autorités de la transition pensent certainement se faire passé pour des légalistes. Mais, elles doivent se souvenir que ces dix-huit mois leur ont été confiés pour normaliser et sécuriser le pays et enfin, organiser des élections transparentes et crédibles sur l’ensemble du territoire national. Après tout cela, elles doivent remettre le pouvoir au président qui sera légitimement élu par le peuple. C’est à ce dernier de procéder à la mise en œuvre des vraies décisions politiques et institutionnelles.

Pour la réussite de ce processus, le cabinet de IBK ne peut rien apporter. D’ailleurs s’il pouvait servir à quelque chose, il n’aurait pas été forcé à la démission après sept ans de gestion des affaires publiques. Une fois de plus, que le président de la transition, Bah N’DAW, se retienne et ne se trompe pas de priorités durant cette transition. Il y a des décisions qui doivent rester en stand-by ou qui doivent attendre le prochain président de la République qui sera démocratiquement élu.

Aussi IBK, en tant que républicain et démocrate comme il aimait s’en glorifier, ne devrait l’accepter à plus forte raison réclamer quelque privilège que ce soit durant cette transition. Si petit soit-il, son cabinet, composé de quatre personnes en de plus lui-même, constitue une autre charge pour l’Etat. Donc, pendant cette période de transition où les ressources financières se font rares, il serait courageux, voire honnête de sa part de se réserver, d’être discret, ne serait-ce que pour ces dix-huit mois.

Ousmane BALLO

Source : Ziré

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