Les autorités guinéennes ne se sentent pas concernées par les sanctions prises, le dimanche 9 janvier 2022, par les autres chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO à l’encontre du Mali et de ses dirigeants. Le Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD), organe que dirige la junte au pouvoir à Conakry depuis le coup d’Etat du 5 septembre 2021, l’a signifié clairement dans un communiqué signé du Colonel Sadiba Koulibaly, Chef d’Etat-major général des Armées guinéenne.
Dans ce communiqué de celui qui apparaît comme le N°2 du CNRD, lu sur les antennes des médias par le Colonel Aminata Diallo, Porte-parole du CNRD, la junte guinéenne rappelle que le communiqué de la Conférence de la CEDEAO, en date du 08 septembre 2021, avait déjà consacré la suspension de la République de Guinée de toutes les instances de l’institution sous-régionale.
Par ailleurs, le CNRD précise à l’opinion nationale et internationale que la République de Guinée n’a, en aucune façon, été associée à la décision du 4ème Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEDEAO, en date du 09 janvier 2022, relatives aux sanctions prises contre la République sœur du Mali. “En conséquence, le CNRD souligne que les frontières aériennes, terrestres et maritimes de la République de la Guinée restent ouvertes à tous les pays frères conformément à sa vision panafricaniste”, martèle le communiqué qui chute en réitérant la volonté de la République de Guinée de respecter et d’appliquer les conventions, accords et traités bi et multilatéraux auxquels elle est partie.
Visiblement, c’est un couac que la Guinée, dont le cas a été discuté au même sommet du 9 janvier, porte à l’organisation sous-régionale.
La République de Guinée, faut-il le souligner, partage des milliers de kilomètres de frontières avec le Mali. Pays côtiers, il pourrait se positionner ainsi, durant cette crise, comme le nouvel et principal allié du Mali, qui en aura besoin pour ses activités de transit en vue d’éviter l’étouffement.
F.B