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Sanctions contre le Mali : interpellation impromptue de Macky Sall en plein pèlerinage

Alors qu’il était en plein rituel du pèlerinage aux lieux saints de l’Islam, le président sénégalais Macky Sall a été interpellé de manière impromptue mais respectueuse, à la Mecque par une pèlerine malienne. Dans une vidéo, la dame (non identifiable sur la vidéo) a lancé un appel poignant demandant de lever l’embargo sur le Mali. La vidéo devenue très virale depuis deux jours sur les réseaux sociaux suscite de vives réactions des internautes.

« Monsieur le président, Il faut lever l’embargo sur le Mali. On a faim, on a soif ». Cette malienne visiblement désespérée, qui supplie ainsi le président sénégalais Macky Sall qui était en pleine accomplissement de la Umra (petit pèlerinage) autour de la Kaaba, à Djedda (Arabie Saoudite).

La scène a été enregistrée dans une vidéo d’une minute 30 secondes devenue virale et partagée depuis le 25 avril 2022 sur plusieurs plateformes de réseaux sociaux.

La dame, en compagnie d’autres de ses compatriotes maliennes (à en juger par le brouhaha et les voix en arrière-plan) n’a pas pu s’approcher du président Sall entouré par un impressionnant cordon de sécurité saoudien. Mais elle a tout de même réussi à se faire entendre. D’une main levée, derrière le rideau de policiers, Macky Sall lui a répondu brièvement : « Inchaa’Allah » (s’il plait à Dieu).

Visiblement satisfaite de cette réponse. La dame nommée « Aïcha » par une de ses amies qu’on entend dans la vidéo, a répété « Inchaa’Allah » avant de remercier le président Sall.

Contrairement à l’usage, passablement chahuteur et très erroné, qui en est fait en Occident, la formule « inchaa’Allah » a le sens d’un engagement chez les musulmans. La formule sous-entend une « volonté de faire ce qui est humainement possible avant de laisser la décision finale à Dieu. « Inchaa Allah » ne veut nullement dire rester les bras-croisés.

Selon Mohamed Koné un Malien qui a partagé hier la vidéo dans un groupe Whatsapp et qu’Ouestaf News a pu contacter, la dame se nomme Lala Aïcha Scofaré. Elle vivait au Gabon mais est maintenant rentrée au Mali. Ouestaf News n’a pu cependant authentifier la véracité de cette information.

En plus de la crise sécuritaire dont il n’arrive pas à se défaire depuis plus d’une décennie, le Mali croule sous le poids de sanctions économiques, financières et politiques imposées par la Communauté économique des Etat de l’Afrique de l’ouest (Cedeao, 15 membres) depuis le 9 janvier 2022. La population du Mali et une bonne partie de la société civile sous-régionale, ont dénoncé, en vain, ces sanctions qualifiées d’« inhumaine » par certains.

L’appel contenu dans la video rappelle les difficultés dans lesquelles vivent les Maliens avec les sanctions. C’est pourquoi, elle a suscité beaucoup de réactions d’empathie, vis-à-vis du peuple malien, par-ci et par là, des commentaires virulents d’internautes mécontents des chefs d’Etat de la sous-région.

Cette situation est « très gênante », estime un twitto sénégalais, Adama Dione. « Vraiment entre frères et sœurs africains on n’aurait jamais dû laisser les colons et les politiques nous mettre en mal », écrit-il en réponse à une publication de la vidéo sur twitter.

Pour Med Ahmed (c’est son nom sur son compte Twitter), la demande de « cette dame est sincère et franche ». L’embargo de la Cedeao auquel vient s’ajouter celui de la Banque mondiale, « asphyxie de jour en jour le peuple malien ». Tout ce malheur pour un différend sur la durée d’une transition à accorder aux putschistes de Bamako, s’interroge, Med Ahmed sur twitter.

Oumou Wagne Cissé une autre internaute tente elle à écarter une quelconque responsabilité du président sénégalais dans ce drame infligé au Mali. Macky Sall n’est pas « responsable de l’embargo imposé par la Cedeao ». Pour elle, « la personne qui inflige la souffrance » est celle qui  a « pris le pouvoir par les armes » et de cet acte résultent les sanctions de la Cedeao.

Le 9 janvier 2022, les chefs d’Etat de la Cedeao et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) avaient pris une série de sanctions contre le gouvernement de la transition au Mali. Ces sanctions concernent la suspension des échanges commerciaux (excepté les produits de première nécessité) avec les autres pays, le gel de ses opérations financières avec les institutions dédiées de la Cedeao.

Saisie le 21 février 2022 par le gouvernement malien, la Cour de justice de l’Uemoa a ordonné le 24 mars 2022, la suspension des sanctions financières contre le Mali. Mais la Conférence des chefs d’Etat de la Cedeao n’a pas encore donné une suite favorable à cette décision.

Les sanctions de la Cedeao sont une réaction de l’instance communautaire à deux coups d’Etat perpétrés au Mali en moins de deux ans. Le 18 août 2020, le colonel Assimi Goïta a déposé le président élu, Ibrahim Boubacar Keïta avant de rééditer le même coup, le 24 mai 2021, contre Bah N’Daw, militaire à la retraite que le colonel Goïta avait lui-même installé comme président de la transition.

ON-FD

Source: Ouestafnews 

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